Cet aveugle assis au bord du chemin, tous le connaissent bien ! Cet homme assis au bord de l’obscurité de sa propre vie, en marge d’une foule apparemment lucide sur elle-même, mais finalement bien aveugle aussi et pire, sourde au cri insoutenable qui perce les oreilles : voilà la scène à méditer !
Que fait Jésus ? Il s’arrête car, lui, il entend le cri du cœur.
Il s’arrête et fait appeler cet homme aveugle.
Il l’appelle et le questionne pour qu’il dise lui-même ce que son cri signifie : "Fils de David, aie pitié de moi !" ?
L’aveugle ne s’étonne pas de la question, prend le point d’interrogation au rebond, lance sa flèche d’un trait déchirant : "Que je voie !"
Jésus n’a plus qu’à s’exécuter, touché au cœur par ce cri de foi : "Vois, ta foi t’a sauvé !"
Et l’on entend comme en écho, le sifflement de la flèche : "Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu !"
Où sommes-nous, ce matin ? Assis à l’obscurité de notre vie, un de la foule sourde et excluante, ou en chemin pour chanter les merveilles de Dieu ?
Qui sommes-nous ?
Aveugle, criant d’un cœur ferme, plein d’espérance
Muet, pleurant d’un cœur sûr, débordant d’attente
Boiteux, courant d’un cœur consolé, brisé de reconnaissance
Sourd, appelant d’un cœur déchiré, ouvert à l’inattendu
Paralysé, chantant d’un cœur transpercé, prêt pour l’inconnu ?
Qui que nous soyons, où que nous soyons, Jésus nous demande : "Que veux-tu que je fasse pour toi ?"
N’hésitons pas à prendre le rebond : ouvrons notre cœur, jusque dans ses replis les plus pliés, cachés, chiffonnés. Jésus passe et la Bonne Nouvelle nous rejoint pour nous mettre debout et nous lancer sur la route de la vie.