Apôtre des Apôtres !
Ce 22 juillet : une femme en une ! Pas besoin de beaucoup de publicité pour savoir, le silence parlera par la voix sans voix de tant de femmes… oui, ce matin, il faut tendre l’oreille du coeur pour entendre ! Ce matin semble à l’unique petit matin. Il est gravé dans les mémoire, ce petit matin, ce petit jour avant le lever du soleil qui a vu courir une femme dans le Jardin,.
Marie-Madeleine, son nom, oui Marie-Madeleine, la pécheresse, court au petit matin dans le jardin. Elle cherche éperdument un mort, Jésus, le Crucifié. Elle cherche, seule, en pleurs. La scène porte tout le drame de l’humanité, le nôtre. Course poussé par le drame, course en larmes, course éperdue.
Arrive l’inouï, l’inattendu, le plus bouleversant incroyable et pas cru. Cette femme raconte une rencontre improbable, impossible à faire entendre… Son récit montre bien combien, Marie elle-même n’a pu l’inventer. Elle prend cet homme pour le jardinier, elle veut récupérer un corps, celui du mort, d’il y a trois jours.
et voilà que tout bascule : « Jésus dit : « Marie ! » Elle se tourne vers lui et lui dit : « Rabbouni ! » ce qui veut dire : « Maître » dans la langue des Juifs. Jésus reprend : « Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père. Va plutôt trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’il m’a dit. » «
Rappelons-nous, Pâques !
Ce cri qui retentit : « J’ai vu le Seigneur ! Et voilà ce qu’il m’a dit ! «
Les disciples ne peuvent croire, personne n’ose entendre.
Les femmes craintives assurent et Marie-Madeleine parle : elle obéit à « Rabbouni » !
« J’ai vu le Seigneur et voilà ce qu’il m’a dit !«
Une fois encore, la Parole sort de l’instant de déchirure, elle passe par la faille qui fait jaillir la foi. Elle donne consistance à la joie et au salut. Au plus profond de la nuit, au plus noir de la vie, un nom murmuré retentit et déchire la déchirure : » Marie ! » Cette déchirure reste déchirée, mais de cette souffrance déchirée, irréparée jaillissent les fleuves de vie nouvelle, les fleuves débordant du Coeur transpercé, revenu des enfers. De cette déchirure s’écoule la vie nouvelle, celle greffée sur la Vie du Vivant, Fils du Dieu Sauveur. Inouï ? Oui, à recevoir le coeur simplement à l’écoute, vidé de lui-même et de toutes ses certitudes, pour le seul accueil d’un Nom, le sien prononcé par le Fils ressuscité.
Touchée par la voix de Celui qui seul la connaît en ce lieu de création, en ce lieu de perdition, Marie s’écrie « Rabbouni ! », cri de reconnaissance, cri de renaissance. Alors ce lieu devient lieu de rédemption. Et le nôtre, le connaissons-nous ? L’accueillons-nous en accueillant notre propre nom prononcé avec amour par le Fils ?
Cri qui déchire la nuit et amène au jour l’humanité toute entière !
Cri qui sort le Vivant du silence de la mort et attire à la lumière de la vie nouvelle l’humanité toute entière.
Cri qui annonce un commencement du déjà et pas encore de la foi pour l’humanité en chemin d’espérance.
Cri de fulgurante reconnaissance, qui change tout !
« J’ai vu le Seigneur et voilà ce qu’il m’a dit ! »
Oui, fulgurance d’un amour éternel, fulgurance d’une mission qui dure encore, fulgurance d’une espérance tenace car divine ! Voilà l’Apôtre des Apôtres lancée sur les routes de l’humanité perdue, avec mission de dire les mots simples de la Vie : « je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » Ces mots, comment les faisons-nous vivre en nous et autour de nous ?
Des pleurs dans la nuit, un nom, un cri,
une mission : va dire à mes frères !
Le Vivant fait signe ! La Mission ?
Dire les Mots du Vivant, les chanter sur tous les tons !
