Vigilance au coeur de l’été ?

Fête de sainte Thérèse de la Croix, plus connue sous le nom d’Édith Stein. Une figure de l’histoire, une figure de l’Église, un visage de martyre et de paix pour nous tous, plus particulièrement pour ceux qui aujourd’hui meurent des mains des hommes. De nos mains.
L’Évangile proposé pour cette fête est celui de la parabole des dix vierges, parabole du Royaume : la vigilance est de mise, mais laquelle ?

« Les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leur lampe, des flacons d’huile en réserve. »

Des flacons d’huile en réserve, pour compléter la tenue de veille.
Des flacons d’huile en réserve pour chacune et par chacune : pas question de partager, « allez vous-mêmes en acheter ! » Alors que nous commencions la semaine par ce « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! » qu’entendre de ces paroles : « Allez vous-mêmes en acheter. » Le don de Dieu en se donnant se multiplie pourtant… Paradoxe qui réveille.

Paradoxe qui interroge. Vigilance n’est pourtant pas égoïsme, ? Jésus n’est en rien Maître en cet art, plutôt total don sans condition et sans retour. Alors ces flacons d’huile en réserve sont-ils objets de division, facteur de séparation ou appel à ?…

Pourquoi les réserves d’huile ne se partagent-t-elles pas  comme les pains et les poissons du bord du lac ? Ne sont-elles pas cette part d’être que nous sommes, part unique qui veille en brûlant, qui brûle en veillant ? Cette part de nous-mêmes qui aime de façon unique parce que nous sommes uniques ? Ces réserves d’amour qui ne passe pas…

Un pas de plus ? Qu’est-ce que cette huile de réserve ? Ces flacons d’huile de réserve pour la route à parcourir de jour comme de nuit, la longue route de l’humanité en quête de Lumière ne renferment-ils pas justement les semences d’amour du Verbe ?

Cette huile qui ne se partage pas… dit Jésus. C’est bien lui qui le dit, au cœur de la parabole. Surprise, étonnement, rage. Pourquoi ? Pourquoi la vigilance en ce lieu de la nuit ? Le sommeil de toutes n’est pas en cause, mais bien l’huile de réserve.

Huile à la saveur d’amour confectionné dans le secret du cœur touché par la grâce, par la présence du Christ, par le travail intérieur de l’Esprit… Huile de réserve, comme puissance de résurrection qui fait se lever l’Aurore du salut…

La parabole nous embarque plus loin car la lampe, les flacons d’huile de réserve ne sont rien sans la flamme et cette Flamme nous attend, nous devance, éclaire déjà notre chemin de fraternité, de communion, d’espérance, cette flamme, le Christ ! Ne tient-il pas lui-même notre lampe allumée si nous mendions son pain, son eau, son huile ?

Offrons nos flacons vides à la flamme secrète,
au Christ, Amour débordant.
Aujourd’hui, la vie de Sainte Thérèse de la Croix crie :
« voici l’Époux qui vient », le Royaume est proche !