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La brebis perdue : moi ?

Rappelons-nous, Jésus envoie Pierre pêcher un poisson à quatre drachmes et les disciples profitent des circonstances pour une question venue de nulle part. « Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? » Qu’est-ce qui habite leur coeur depuis ces aller-retours en barque, les signes, la proximité de Jésus, son enseignement ? Et le nôtre ?

La première partie de la réponse de Jésus tourne le regard des disciples vers un petit enfant. Leçon de vie, A chacun de devenir comme les enfants pour entrer dans le Royaume. Pas question de plus ou de moins, question de tous entrer par un chemin de vie en devenir. Devenir comme des petits enfants.

La liturgie coupe la parole à Jésus. A nous d’aller lire ces verstes 6 à 10 pour mieux saisir. Ce respect des tout petits mérite détour et détour approfondi, en lisant l’intégralité du passage. Devenir comme des enfants, des tout-petits et respecter ces tout petits, voilà pour entrer dans le Royaume.

Et une surprise à la clé … ce plus grand finalement ne serait-il pas cette brebis perdue, égarée que l’homme cherche en laissant les 99 autres seules ? Ecoutons :
« Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne laissera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ? Et s’il parvient à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. »


Voilà bien le Royaume : Le Père qui cherche la brebis perdue. Le Père laisse dans la montagne les autres, toutes les autres. Dans la montagne, en un lieu de tous les dangers, en un lieu de tous les risques, en un lieu de toutes les intempéries… et pourtant, il les laisse seules, pour partir à la recherche de l’unique perdue. Le Royaume pour tous, à ce prix. Leçon de royaume en devenir.
Dangers, risques, intempéries ne comptent plus quand les entrailles crient
Dangers, risques, intempéries disparaissent au regard de l’une perdue
Dangers, risques, intempéries s’effacent d’un coup de cœur.

Jésus ne voit-il pas dans la brebis perdue, l’humanité en perdition ? Lui qui est envoyé du Père pour ne perdre aucun de ceux qui lui ont été confiés.

Et s’il la retrouve…
Rien n’est moins sûr, et pourtant il part, il cherche, il risque, sans mesurer sa peine, sans rien laisser de côté. L’homme trouve sa force dans l’espérance de la retrouver, et se hâte : audace et puissance de la compassion. Leçon de coeur.

Alors la joie éclate : « il se réjouit » !
Plus de joie au ciel pour un seul pécheur qui se convertit que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion, dit Jésus. Plus de joie… la joie du Père qui ne veut pas perdre un seul de ses enfants, pas un seul d’entre les humains, pas un seul d’entre nous. Comment entendre cette parole en chemin de devenir ?

Chacun de nous, est la joie de Dieu, la joie d’être retrouvé, porté, ramené au petit troupeau sauvé.
Chacun est cette brebis qui s’égare et que Jésus est venu rechercher, sauver, porter sur son cœur. Chemin escarpé, vie en croissance.
Chacun est ainsi, à son heure, perdu et retrouvé, mort et à revenu à la vie : Leçon d’humilité.

Perdu et retrouvé, mort et revenu à la vie,
par la Croix de Jésus, le Fils :
voilà le Royaume, au-dedans de nous.

pour écouter le billet https://www.benedictines-ste-bathilde.fr/wp-content/uploads/2025/08/la-brebis-perdue-moi.mp3