Un riche et Lazare !
SOS ! Il y a urgence dans la Parole, urgence de la Parole. Jésus parle en parabole, une fois encore. Il semble les enfiler comme des perles aux reflets des béatitudes. Que retiennent les disciples ? Que retenons-nous ?
La parabole du riche et de Lazare laisse un goût d’amertume. Un homme riche, un riche, le riche… st Luc insiste tout en jouant sur les qualificatifs et ce riche devient « Mon enfant’ quand Abraham lui répond pour la première fois. Nous allons de surprise en surprise, d’amertume en amertume.
Un homme riche vit dans la surabondance, insouciant et donc aveugle. Il ne voit pas le pauvre qui gît sur le seuil de sa maison. Il ne voit pas ses ulcères, il ne voit pas qu’un jour il n’est plus là. Trop tard. Cet homme riche devient le riche. A-t-il perdu son humanité ?
Peu de temps après, le riche meurt. Et soudain, nous voilà transportés de l’autre côté de la mort. Scène toute en miroir : Lazare est tout près d’Abraham, dans la consolation, et le riche très loin, de l’autre côté du seuil, dans la souffrance.
Ce riche s’entend alors appeler « Mon enfant » pour recevoir une parole bien en contradiction : Pas de pont, pas de passage possible, pas de communication envisageable. Par le biais de cette parabole, Jésus lance un rude message : au bonheur aveugle, égoïste, sur terre répond la souffrance après la mort, et au malheur, la consolation. Trop court semble dire « Mon enfant » qui ne lâche pas la supplication.
Non dit Abraham, pas trop court, car le message est clair : il faut écouter Moïse et les prophètes : tout est là. Tout a été donné, dit, à maintes reprises, par maints messagers et Jésus ne veut que raviver la mémoire. Pas encore trop tard, pas encore trop court, pas encore impossible.
Parabole de l’urgence !
Urgence de se convertir et pour cela un chemin : écouter Moïse et les prophètes ! Jésus n’ajoute rien d’autre : trop fort !
Parabole de l’urgence : Pour nous ? Appel à quelle conversion ? Appel à entendre la Parole de Jésus qui nous invite à inverser dès maintenant nos manières de vivre, d’être, de faire, pour vivre dès maintenant en fils de lumière : être sels et lumières de Dieu. Trop dur ?
Une petite voie, celle de la connaissance du nom qui est alors reconnaissance. Oui, si nous nous appelions par nos noms ? Lazare est connu par son nom… le riche anonyme par ses biens. Trop bien !
Parabole de l’urgence : écouter de la Parole !
Ce jour, pour nous laisser convaincre,
par Moïse et les prophètes !
Dieu, Maître de l’impossible ! Rien de trop !
