Un feu pour les lampes ?

De la tenue de serviteur, les reins ceints, les lampes allumées, à la vigilance sur le rempart, Jésus passe au feu qui le brûle. Feu qui tient nos lampes allumées, Feu qui éclaire les nuits, Feu divin qui luit dans les ténèbres. Feu qui envahit son coeur, sa vie, Feu qu’il est, Lui la Lumière née de la lumière.

Ses mots étincellent comme les flammes qui danseront sur le visage de Pierre au coin du feu, avant que le coq ne chante… « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » Jésus brûle du désir, d’un désir de feu ! Il est venu apporter ce feu, il est venu apporter le feu de l’amour. Rien ni personne ne pourra l’arrêter : déjà il voudrait qu’il soit allumé…

De quel feu parle-t-il pour lui ? De quel baptême pour lui ? Un feu qu’il apporte et qui n’est pas encore allumé ? Un baptême qu’il doit recevoir et qui n’est pas accompli ? Le Maître va partir, quand et comment ? Comme Elie dans un char de feu ? C’est plutôt le feu qui l’immobilise…

A la lumière de la foi vécue par les chrétiens, à la lumière de la Parole, une réponse brûle : ce désir ne serait-il pas celui de l’embrasement d’amour et de miséricorde de la terre, embrasement par le feu de l’Esprit ? Jésus brûle du désir du salut pour tous les hommes, il est venu de Dieu, et il sait qu’il retourne au Père et avance vers la Croix.

Ce passage par la mort, de la mort à la vie n’est-il pas ce feu incandescent de joie éternelle allumé dans la sainte nuit, sur le rempart de nos déserts amères ? Ce feu a été allumé par sa Mort en Croix et il brûle du tombeau vidé… Ailleurs que nul ne peut éteindre plus même le mal et la mort. Comment recevoir cette puissance de la Résurrection comme feu à entretenir par nos vies en tenue de service ?

Comme il me tarde !
Courons les reins ceints de la foi, nos lampes allumées
Le Maître nous attend sur le rempart de l’Ailleurs de braises et de feu !