Le sens de l’humilité !
Jésus accélère la formation de ses disciples en jetant le grain de l’humilité avec une force douce et percutante. Nouvelle parabole bien salée pour ce dimanche de fin octobre, à quelques jours de la Toussaint. Que signifie pour nous aujourd’hui : »rentrer chez soi justifié » ?
Ces deux personnages mis en scène nous sont bien connus, un pharisien et un publicain, anonymes du temple. Jésus, lui les connait par le coeur, et chose étonnante révèle le secret de leur prière. Avec lui, ce qui est caché semble déjà, là, révélé. Malaise de ce secret révélé ? Comment y percevoir au contraire quelque chose de l’amour qui urge la conversion ?
Alors lequel juste ? Lequel des deux justifiés ?
Le chemin de la foi est presque embouteillé à certains jours, tant de questions sous tous les cieux et tant d’hypocrisie, d’apparences trompeuses, de quêtes de pouvoir sous couvert de service….
Ce publicain et ce pharisien aujourd’hui parcourent ce chemin à grandes enjambées : de superbe pour l’un, de componction pour l’autre.
L’assurance de bon pharisien peut agacer, voire plus. Jésus la voit et avec des mots justes la montre.
Le cri de supplication du publicain nous est peut-être plus audible, quoique très tourné vers sa misère, et nous n’aimons pas trop, avouons-le entendre au fond de nous résonance de ce cri… Il agacerait bien aussi car il fait miroir.
La parabole ne dit pas tout, et surtout ne dessine pas de modèle à suivre : n’agit-elle pas par allusion, par analogies, par effet miroir ? Nous avons tous des cordes de pharisiens et des cordes de publicains qui jouent leur musique…
Lesquelles ?
l’humilité frappant le tambourin de la vérité touche le cœur de Dieu ?
La vérité sonnant la trompette de la juste dépendance qui touche le coeur de Dieu ?
la sincérité arpégeant la cithare de l’impuissance qui touche le coeur de Dieu ?
la liberté jouant flûtes et violons de l’éternité offerte par le coeur de Dieu ?
Une musique du cœur qui s’apprend et se joue, en présence de notre Dieu qui seul justifie, pardonne, sauve, aime gratuitement. Et celui-là, le publicain oui attend tout de Dieu, L’autre passe à côté, rendu sourd pas sa musique intérieure tonitruante… mais Dieu patiente.
Dieu écoute la musique de nos cœurs et son cœur vibre au son de nos mots accordés. Il se penche vers celui qui n’en peut plus de lui-même. Il se penche par amour, avec bonté, avec compassion, avec une miséricorde infinie. Il se penche pour remettre debout en accordant à sa présence celui qui le désire du fond du cœur.
Dieu ne cesse de nous accorder à son cœur de Père… Comment nous abandonner à ce divin Accordeur ?
Pas d’hésitation,
emboîtons le pas du publicain,
Tendons nos cordes à cœur ouvert, vrai :
« Prends pitié du pécheur que je suis » !
