Voir, Croire, vivre
2 novembre : jour des morts, jour sombre et pourtant. Dimanche : Jour de Résurrection au lendemain de la Toussaint.
St Ambroise a une belle audace et une foi lumineuse quand il dit que « nos morts ont été envoyés non pas loin de nous, mais avant nous – eux que la mort ne prendra pas mais que l’éternité recevra. » A méditer en tout temps, à la lumière de la Parole !
Quelle Parole ? La liturgie de ce dimanche propose de méditer saint Jean. Jésus enseigner le chemin de la Vie, lui le Pain de VIe. Saint Jean nous fait entrer dans une profonde contemplation. Prenons le temps pour saisir la pépite de vie du jour de relire tout le chapitre 6, en lecture à peine murmurée, lente.
Jésus promet de ne pas jeter dehors ceux qui viendront à lui. Etrange annonce de la vie éternelle. « Ne pas être jetés dehors. » De quel dehors parle-t-il ? Et par contre-champ de quel dedans ? Lui est venu du Père, du sein du Père. Lui est sorti du Père pour ramener au Père tous ceux qui croiront en lu. Voilà une lumière dans nos ténèbres. Qu’est-ce-que le sein du Père pour nous ?
Jésus l’apprend à ses disciples pas à pas, par touche successive. Lui qui a traversé la mort et l’a vaincu une fois pour toutes, il nous apprend par son Esprit à entendre autrement ses paroles.
Trop dur à croire ? Oui, trop scandaleux, trop violent, trop dans la nuit des sens. Alors cette parole que dit-elle ?
N’est-ce pas effectivement la clé de notre rapport à la vie, à la mort ? Nous commémorons tous les défunts, en ce jour et nous sommes donc plantés devant le plus grand des mystères : celui de la vie !
Mystère de la vie que l’on étouffe, mystère de la mort que l’on banalise, mystère de la vie que l’on dissèque comme un objet, mystère de la mort qu’on veut oublier comme cendres au vent…
Mystère pourtant qui nous habite existentiellement parce que mystère de notre souffle vital. Souffle reçu, souffle un jour rendu : mystère qui nous traverse qui que nous soyons, quoi que nous fassions… Comment voir, croire et vivre de ce Souffle ?
Mystère qui murmure en ce jour : « Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » Ainsi la volonté du Père, celle que nous implorons qu’elle soit faite, n’est autre que de nous ressusciter, en son Fils, par son Esprit. « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.«
Quel renversement de perspective,
par ce renversement de révélation :
La volonté de Dieu, nous donner part à la vie éternelle,
en son Fils, victorieux de la mort !
