Superflu !
Ce matin gros plan sur une pauvre veuve recevant l’admiration de Jésus qui est au Temple à Jérusalem, Il semble touché par cette veuve jusqu’au plus intime de sa mission. Pourquoi ? A quoi nous renvoie-t-il ?
Une page simple qui ne demande guère de commentaire, et pourtant, ces deux pièces dans le tronc du Temple tintinnabulent encore. Elles résonneront sans doute jusqu’à la fin des temps comme le geste de Marie à Béthanie.
Comme Jésus enseignait dans le Temple, levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor. Il vit aussi une veuve misérable y mettre deux petites pièces de monnaie. Alors il déclara : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres. Car tous ceux-là, pour faire leur offrande, ont pris sur leur superflu mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre.
Que veut dire Jésus, alors qu’il est sur le chemin de sa Passion ? Il parle d’une urgence, l’urgence de donner l’essentiel de soi. En fait tout ce qui fait vivre, tout soi. Le geste de la veuve ouvre notre regard et fait brèche, parce qu’il est vu de Jésus qui le pointe.
Urgence folle assumée paisiblement, sans théâtre, sans bruit, sans repli sur soi. Cette pauvre veuve, cette femme qui n’est plus rien, étant veuve et pauvre, a même déposé sa subsistance, autant dire sa vie.
Déposer sa vie : Jésus voit cette femme déposer sa vie, d’un geste humble, discret, arraché aux ténèbres. Il voit deux piécettes, son tout et il vibre : il saisit le chemin du don de sa vie à elle.
Elle l’encourage, lui à aller jusqu’au bout. Il va déposer sa vie, et d’un geste inouï, dépose son vêtement et servir ses disciples, à genoux, livrant sa vie pour sauver tous les hommes. Tel est le Roi, il est Serviteur universel.
Un geste que nous pouvons garder en mémoire durant ce jour, pour apprendre à déposer d’abord nos superflus, déposer ce qui nous encombre pour découvrir l’essentiel, ce qui nous fait vivre et oser le déposer par le cœur de Dieu dans le cœur de notre humanité en marche, en souffrance, en flammes.
Déposer notre essentiel, pour accueillir son essentiel à Lui, la vie plus forte que la mort, l’amour victorieux de la haine, n’est-ce pas faire face en fils et filles de lumière à la Ténèbre du monde ? N’est-ce pas marcher en cette dernière semaine de l’année liturgique en artisans de paix ?
Sans regarder la fente du tronc,
en contemplant avec le regard de Jésus,
la vie de nos frères et sœurs en humanité;
déposons l’offrande de notre vie !
