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Où reposer la tête ?

Au cœur de la nuit, une lumière ! Une lumière resplendit pour nous, un enfant couché dans une crèche fait signe et signe l’amour fou de Dieu. Lumière née de la lumière, que tous peuvent apercevoir, voir, contempler. Quel regard portons-nous ?

Lumière d’Incarnation que la liturgie de ce 27 décembre enveloppe d’une clarté bien unique, celle du matin de Pâque ! Un raccourci saisissant dans le temps, l’espace, l’histoire du salut. La fête de saint Jean, le disciple que « Jésus aimait » nous propulse de la crèche au tombeau. Crèche où Jésus repose, les yeux clos, abandonné, petit enfant, au tombeau où Jésus a reposé, les yeux fermés sur la lumière du monde, le corps meurtri à jamais blessé. Crèche habité, tombeau vidé ! !

Aujourd’hui la résurrection fait lumière et entraine dans la foulée de Jean, de ce qu’il aperçoit, tout comme Pierre, en entrant, soudain deux mouvements spontanés du cœur qui bouleversent la vie : « il vit et il crut  » ! De ses yeux, il voit ; pour sa vie, il croit.

De la crèche à la croix, « la Lumière est venue dans le monde et le monde de l’a pas accueillie… » « Mais à ceux qui l’ont reçu, il a donné grâce sur grâce. »

Lumière qui fait passer de l’apercevoir au voir… une fois entré dans le tombeau, derrière Pierre. Or ce qu’il vit ? Rien !
Il ne vit justement plus rien, un tombeau vidé, il ne vit que des linges. À la crèche, que voyons-nous sinon un enfant nouveau né ? Et pourtant…

Absence qui se révèle manifestation du mystère des mystères, soudain, ce qu’il avait perçu en posant la tête sur la poitrine de Jésus à la Cène, ce battement de vie, ce souffle d’amour, cette vibration divine, tout cela fait sens et foi : Il crut ! Mémorial de foi, oui, foi de mémorial : du roc ! À la crèche, un enfant dans des langes, et des bergers qui d’emblée croient. Quel Mystère… de foi et de proximité qui se murmure à travers langes, linceul, nappe…

A quoi tient notre foi ? A un souffle, à un murmure, à un moment de fulgurance, à un instant de tête posée sur le feu ardent de l’amour manifesté un jour pour nous ! Foi de mémorial : du roc solide, pour tout engagement durable, oui, engagement de mémorial : allons-y, dans la foulée de lumière du jour ! À la crèche, en ce jour renouvelons notre engagement baptismal. Reposons donc notre tête sur la paille, elle sent bon la Vie et courons avec saint Jean du tombeau à la Table, Il nous attend !

Au cœur de la nuit,
La Lumière luit et creuse son chemin avec nous !
A chacun de  découvrir où reposer la tête,
pour toujours !

pour écouter le billet https://www.benedictines-ste-bathilde.fr/wp-content/uploads/2025/12/ou-reposer-la-tete.mp3