A nous ? A tout le monde ?
Suite directe de l’appel à la vigilance faite par Jésus, en tenue de service, les reins ceints et la lampe allumée à la main… les disciples se laissent éclairer à partir de leurs obscurités intérieures plus profondes.
« Tenez-vous prêts » insiste Jésus pour ne pas vous laisser surprendre par l’arrivée du Maître. Alors une fameuse autre question de Pierre, lui qui a l’art de les saisir arrivant dont on ne sait d’où : « Seigneur, cette parabole s’adresse-t-elle à nous, ou à tout le monde ?«
Pourquoi cette question ? A quoi pense Pierre quand il interroge Jésus ? Sans doute à ces moments privilégiés au cours desquels Jésus explique à ses disciples les paraboles, leur parle du Royaume. Il partage le plus intime avec eux, alors peuvent-ils être surpris ? Pourraient-ils à avoir à attendre le retour du Maître ? La crainte subite ou une lucidité réelle de le voir un jour partir ? Toujours est-il que Jésus ne se laisse par enfermer.
Cet appel à la vigilance n’est pas exclusivité du petit cercle fermé des disciples. Au contraire, à partir des douze, Jésus élargit aux soixante-douze et bientôt, il les enverra deux par deux dans le monde entier pour faire de tous les hommes des disciples, en tenue de service donc, en veilleurs sur le rempart.
Rempart d’un ailleurs inconnu, inattendu, déposés comme Habacuq tenu par une mèche ….
Rempart d’un ailleurs redouté, parfois boudé, parce que vertigineux, de nuit.
Heureuse question de Pierre qui oblige Jésus à un développement plus conséquent. Comment nous sentons-nous impliqués ?
Comment sommes-nous serviteurs et veilleurs sur le rempart de la vie bouleversée ? Comment sommes-nous ce serviteur patient, qui sait attendre, qui sait se donner ?
Comment faire réellement nôtre cette prière de Mère Teresa ?
Fais que je puisse te voir aujourd’hui et chaque jour dans la personne de tes malades et, en les soignant, te servir. Si tu te caches sous la figure déplaisante du coléreux, du mécontent, de l’arrogant, fais que je puisse encore te reconnaître et dire : « Jésus, toi mon patient, comme il est doux de te servir ».
Seigneur, donne-moi cette foi qui voit clair, dans la nuit, sur le rempart de l’ailleurs inconnu !
Donne-moi cette foi dans le service du frère !
Donne-moi ce frère, cette sœur d’où jaillit la joie !
