Aller son chemin
Par sa parole, Jésus dérange, provoque même une furie dans la synagogue. Il touche les cœurs blindés par leurs certitudes,par leurs acquis trompeurs. Il touche pour réveiller, pour déplacer non pas pour juger, car il vient sauver. Mais ses auditeurs ne peuvent pas entendre… et nous ? Hommes, femmes de quelle oreille ?
Sourds à la Parole, ils perdent la raison, ce qui les conduit, eux; au désir de tuer. Jésus passe au milieu d’eux, il traverse la furie et va son chemin. Sa vie, nul ne la prend. Lui, le Maître de la vie.
Jésus traverse le danger en « allant son chemin ». Il sait d’où il vient, du Père et il sait où il va, au Père. Son chemin passe par ces traversées du désert, des foules en furie, des ravins de la mort, des enthousiasmes éphémères, du reniement, de l’abandon, de l’angoisse. Il marche sur les routes des hommes, en annonçant la Bonne Nouvelle, il marche en s’appuyant sur la Loi et les Prophètes. Il marche vers l’Ailleurs éternel, déjà ici commencé.
Comment aller notre chemin, aujourd’hui ? Comment gravir nos sentiers pour l’Ailleurs aimé, sans déserter l’ici et maintenant et sans rêver un ailleurs magique ?
Nous avons peut-être devant nous ou en nous violence, incompréhension, trahison ou indifférence, solitude, lassitude, non-sens, tout ce qui se nomme épreuve, à traverser. Comment faire ces pas nécessaires, ces pas pour la vie, pour un plus de vie ?
Lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin … en prenant Jésus avec nous, en le fixant en accueillant le Souffle de Dieu, en respirant Dieu ? Il reste bien une petite place dans la voiture, à table, sur l’agenda, sur le net, au tél, dans le métro, au jogging, dans la chambre d’hôpital, ou à la croisée des chemins… il reste bien un espace Jésus pour qu’Il reste avec nous, non ? L’hôte de l’Ailleurs rencontré…
Invitons-le : « Reste avec nous, il se fait tard… »
Tard, oui, par la nuit de nos angoisses à traverser,
mais, avec lui, par lui, en lui, allons notre chemin !