Au pied de la Croix

Au lendemain de la fête de la Croix Glorieuse, un nouvel arrêt « sur image« , une nouvelle pause, l’Église fait mémoire de Marie, la mère de Jésus, présente au pied de la Croix. Avec celles et ceux que nous portons dans notre coeur, approchons ce mystère, aujourd’hui nôtre.

Deux évangiles, au choix, deux moments fondateurs porteurs d’une part du Mystère,
– la Présentation de Jésus au Temple et cette parole prophétique de Syméon, à Marie : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction   – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. » et
– la Présence à la Croix quand Jésus meurt, et cette parole d’abandon de Jésus à sa Mère et de remise totale au Père :  » Voici ta Mère, voici ton Fils,… Tout est accompli. »

Deux instants tendus dans le temps qui l’accomplissent et l’éclatant pour nous y intégrer. Deux instants qui inscrivent le divin dans l’humain pour le diviniser à jamais, Deux instants de glaive qui traverse le coeur d’une mère et l’ouvre à la maternité universelle. Deux instants qui relient à jamais, le ciel et la terre, instants d’éternité pour aujourd’hui. Avec ce que nous sommes, à l’instant, approchons le Mystère.

« Près de la Croix de Jésus se tenait sa mère, avec la sœur de sa mère, Marie femme de Cléophas, et Marie-Madeleine. »
Marie n’est pas seule, au pied de la Croix, Deux autres femmes se tiennent là, nommées. Oui, elles sont trois.
Trois femmes ensemble, tenant debout, se tenant, se soutenant :
pour tenir le souffle ultime du Fils, crucifié,
pour retenir du Fils le souffle de la Vie,
pour soutenir les fils d’humanité en leur chemin de croix,,
pour tenir à jamais la vie,

Aujourd’hui, tant de femmes se tournent vers Marie pour tenir, pour soutenir l’humanité souffrante, pour retenir ce souffle de vie à peine audible, à peine vivant… Tant de mères se tiennent là, gardant le mystère haut, vivant, en leur coeur traversé de ce glaive mortels devenu glaive d’espérance par le Souffle du Fils retourné vers le Père.

Aujourd’hui, y-a-t-il autre réponse que de tenir là au pied de toute croix portant nos mille cris de souffrance parfois tus, cachés, honteusement ignorés ou manipulés ? Comment tenir la Présence le coeur brûlé du Feu d’Esprit ? Deux femmes avec Marie, au pied de toute Croix pour garder cette Parole du Vivant : « J’ai vaincu le monde, n’ayez pas peur ! » Comment alors prendra-t-elle chair de notre chair, là où nous sommes, tels que nous sommes, ?

« Voici ton fils ! » : Mère, nous le sommes,
« Voici ta mère ! » : Amis, nous le sommes,
dans ce monde qui gémit
en douleurs d’enfantement !