Autre urgence ?
Ces derniers jours de l’année liturgique ouvrent l’évangile des urgences, d’abord celle de la fin de la vie de Jésus qui annonce la fin des temps.
Comme pour toute fin, les mots ont du mal à venir et plus, à traduire l’intraduisible, l’indicible. Ne reculons pas devant la fente du tronc ou encore à l’approche des questionnements. Au contraire, stoppons toute affaire courante pour entendre ces mots révéler une voie ! L’urgence de signes fait signe d’une urgence d’amour sans signe. Que cherchons-nous ? Qu’entrevoyons-nous ? Les larmes de nos yeux les lavent-elles ou brouillent-elles notre regard ?
Maître, quand cela arrivera-t-il ? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin.
La foule s’enquiert du signe, « le signe« , La foule a besoin de se saisir d’une chose unique, absolue, d’un instant, comme en propriétaire, ou comme pour s’assurer, se rassurer. Or Jésus ne s’arrête pas aux signes. Au contraire, il énumère de nombreux phénomènes, des événements terribles, souvent lus, interprétés comme des signes, mais lui passe de l’un à l’autre, sans leur donner d’importance, poursuivant sa course, tendu de tout son être vers l’accomplissement.
Jésus semble comme absorbé par un ailleurs que la page du jour ne nous donne pas. Que pressentons-nous ?
Triste découpage qui tronque le message, mais Bible en mains, anticipons la lumière et lisons : « ce ne sera pas la fin ! » ce qui veut dire le but, le télos, et soudain, « vous serez traînés devant les juges, maltraités à cause de mon nom, cela aboutira pour vous au témoignage. » Le signe n’est donc pas la fin, l’absence d’un signe unique non plus… pas le but… mais le témoignage que nous aurons à porter à cause du nom de Jésus, le seul qui sauve… alors oui voilà le but.
Le signe sera leur témoignage, de chair et de sang, de paroles et d’actes et non de monuments et d’ex-voto ! Le témoignage de ceux qui auront revêtu le nom de Jésus, le nom qui sauve. Comment entendons-nous aujourd’hui ? Qu’est-ce que cela veut dire pour nous aujourd’hui ?
Ne cherchons pas de signe, mais cherchons Jésus, rendons-le présent par notre présence. Ne laissons pas la frayeur nous saisir, encore moins le goût du signe nous hypnotiser ! Là où nous sommes, la Parole nous habite, Elle parle et agit en nous, par nous, entre nous : Amour qui nous fait signe. Oui, du signe reçu au signe donné, car nous le sommes !
« Je suis avec vous, tous les jours,
jusqu’à la fin des temps. »
Parole de Dieu !
