Participer
Accueil > Billet du jour > Belle justice ?

Belle justice ?

En pleine urgence, voilà une fois de plus notre regard stoppé par celui du Fils de l’Homme. Oui Jésus met en scène une veuve et un juge qu’il caractérise lui-même d’un trait vif : « il ne respectait pas Dieu et se moquait des hommes.« 
Deux traits bien sombres pour un juge. Et quel malheur pour ceux qui crient justice ! A qui nous identifions-nous, en vérité ?

Ecoutons… Ce juge finit par marmonner à sa conscience, agacé par la persévérance de la veuve. Il reconnaît d’abord ce qu’il est, au fond, sa lucidité lui ouvre un chemin :  » je ne respecte pas Dieu et je me moque des hommes… je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse me casser la tête. »
Il n’agit pas pour le bien d’autrui mais pour lui. Qu’à cela ne tienne, la justice sort de l’eau et la veuve est enfin respectée. Est-ce cela l’essentiel de ce que Jésus désire nous faire entendre ?

Regardons bien ! Ce n’est pas ce juge sans doute pas le juge qui tient le devant de la scène. Ce n’est pas lui le centre du tableau. Même si Jésus parle longuement de lui : tout ce qui le concerne rebondit vers la foi de la veuve.

La foi de la veuve semble jaillir de la noirceur de l’attitude du juge.
La foi de la veuve se manifeste par sa persévérance, sa prière instante, qui va jusqu’à casser la tête du juge,
La foi de la veuve obtient justice.

La foi de la veuve déclenche, chez Jésus, comme un cri d’angoisse : « le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ?« 

Ce n’est plus la foi de la veuve qui doit lui répondre aujourd’hui, mais notre foi à nous … notre foi qui peut transformer d’abord notre cœur, notre regard, notre agir en réponse à l’amour fou de Dieu…

Comment la foi jaillie des ténèbres du monde sans Dieu, des ténèbres encore d’un monde religieux nous fait-elle faire fausse route, ? Comment passer des ténèbres d’une foi dénaturée à la lumière de la foi purifiée ?  Veillons ! La foi crie justice ! Veillons et agissons !

Notre foi nourrie au puits de l’Église, de la présence de Dieu, des Écritures, de la communion aux formes actuelles. Ne sera-t-elle pas alors vivifiée par les partages, manifestée par la vie, la fraternité, dans le sacrement du frère ?

pour écouter le billet https://www.benedictines-ste-bathilde.fr/wp-content/uploads/2025/11/belle-justice.mp3