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Cela ne te fait rien ?

« Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma sœur me laisse toute seule à faire le service. Dis-lui donc de m’aider. »
« Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée
. »

Dialogue si connu entre Jésus et Marthe qu’il semblerait ne plus rien avoir à nous dire mais, ce matin, encore laissons-nous accrocher par tel ou tel mot qui résonne au fond de nos vallées intérieures, illuminées par la vie du monde, par la fête de saint François.

Est-ce l’agacement de Marthe ? « Ma sœur me laisse toute seule« . La sororité n’est jamais acquise, facile. Elle ne peut se construire sur le « faire pareil » ou encore le partage strictement égal des tâches.
L’altérité engendre la croissance de l’être, peut-être bien la seule chose nécessaire ? Chemin de fraternité !

Jésus pointe dans la parole de Marthe de l’inquiétude, de l’agitation. Marthe veut en faire beaucoup pour bien accueillir. Trop, c’est trop pour Jésus. Ce trop, ce « tout faire pour » ne produit-il pas l’inquiétude, l’agitation ? Un « Trop », un « tout faire » dans la pensée de Marthe, non accordé à l’hôte qui est là.
Ce que Jésus attend n’est pas une multitude de choses, mais une présence, une présence de l’être avec, peut-être bien la chose nécessaire pour faire grandir la relation et donc la paix. Regardons aujourd’hui le Pape François, être pauvre avec les pauvres, pauvre comme Jésus !

Comme pour mettre un point d’orgue au dialogue, Jésus affirme à Marthe que Marie a fait le meilleur choix. « Elle a choisi la meilleure part. »
Choisir suppose un discernement. Rien n’est dit de ce choix de Marie, de son cheminement intérieur pour avoir pris cette décision de rester là à écouter Jésus sans rien faire que d’écouter assise à ses pieds.
Choix de ne rien faire que d’écouter, voilà la meilleure part à l’instant où Jésus est là.
Une écoute amoureuse, qui immobilise n’est-ce pas la chose nécessaire qui dépouille en enrichissant de la Présence ? Chemin de sainteté.

Tout nous conduit à pressentir que l’unique nécessaire s’appelle « unité intérieure » qui, éclairée et informée par la lumière de foi, reconnaît Dieu sous le voile de l’humanité de Jésus. Chemin de paix.

Oui, Lui, Le Seul, L’Unique, le Bien Aimé,
sera-t-il notre Unique, notre Unité , notre Paix ?
Sera-t-il notre Amour pour aimer ?