Cœur lourd ? une parabole !
Jésus est assis dans la barque, à bonne distance du rivage où les foules se sont rassemblées et l’écoutent. Les paraboles sont jetées comme le grain de la barque. Soudain irruption des disciples… Les voilà qui entourent Jésus et demandent des explications. Sont-ils montés avec lui dans la barque ? Crient-ils depuis le rivage ? Laissons-nous interpeler par ce non-dit de la Parole de Dieu. Comment les disciples sont-ils là près de Jésus ? Et nous comment approchons-nous de lui ?
Allons plus loin. Jésus parle en parabole, les disciples l’interrogent. Deux attitudes qui devraient déjà nous éveiller : le questionnement des disciples et l’interprétation de Jésus.
« A vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, mais à eux ce n’est pas donné. Celui qui a recevra encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a. »
Ces deux actions nous sont-elles familières ?
Comment la parole de Dieu nous questionne-t-elle ? Nous étonne-t-elle ? Nous met-elle en mouvement intérieur ? Et qui l’interprète aujourd’hui ? Un qui pluriel… De quelle barque et sur quel rivage ?
Jésus donne une explication apparemment moins claire que les paraboles… comment retrancher du rien ce qu’on a ?
Il faut aller encore plus loin. En bon médecin qui ne palpe pas l’endroit douloureux directement, Jésus s’approche du cœur des hommes :
« Le cœur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux, pour que leurs yeux ne voient pas, que leurs oreilles n’entendent pas, que leur cœur ne comprenne pas, et qu’ils ne se convertissent pas. Sinon, je les aurais guéris ! »
Le cœur est alourdi ! Et le nôtre ?
Quels signes ? Des yeux qui ne voient pas, des oreilles qui n’entendent pas, un cœur qui ne comprend pas…
Qui va nous sortir de cette misère ? Celle de ne rien avoir : ni yeux, ni oreille, ni cœur….
Ecoutons le cœur ouvert, désencombré les paraboles ! Reprenons-les jusqu’à ce que Jésus les ouvre à l’intelligence de notre cœur, à l’intelligence de la foi ! Disciples de rivage, devenons disciples en chemin d’Emmaüs… Laissons-nous prendre ce que nous avons de notre rien…
Notre foi n’est -elle pas d’abord accueil de la Parole, accueil du Mystère, accueil de la révélation, au rivage de nos vies face à la mer qui n’attend que de s’ouvrir…
Heureux l’homme du rivage qui saura prendre le temps
de mettre son cœur
en état d’écouter, d’entendre,
de comprendre la Parole, avec une parabole, et de faire chemin d’Emmaüs !
