Comme un enfant…
En cette fête de sainte Thérèse, nous retrouvons le même évangile qu’hier. Récit écrit par saint Matthieu. Jésus enseigne et livre sous un autre angle, le cœur de la foi chrétienne :
« Celui qui accueille en mon nom cet enfant, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille accueille aussi celui qui m’a envoyé. »
Jésus remet au centre de la vie des hommes, l’accueil des plus petits. C’est même un enfant qu’il prend pour indiquer le chemin de l’humanité, chemin de Dieu : celui que Dieu prend, celui que Dieu nous donne. Dieu s’est fait enfant, Dieu avec nous, Emmanuel .
Accueillir un enfant ! A priori, tout le monde tend les bras…
Et pourtant.
Jésus insiste, s’il remet au centre de la vie des hommes, l’enfant c’est bien parce qu’au centre de la vie des hommes la place est prise. Saint Thérèse l’avait saisi . Et nous ?
Jésus connaît le cœur des hommes, il sait qu’il a perdu l’attention de ses frères, qu’il a perdu la grâce d’être l’unique en voulant être tout et exclusif.
L’homme n’est qu’un enfant, un enfant à aimer, à aider à grandir, pour devenir non le centre de tout, mais image et ressemblance de Dieu.
Chasser l’enfant du centre de la vie des hommes, c’est chasser Dieu. Accueillir un enfant, c’est accueillir le fils, porteur du Fils. Qui accueillons-nous vraiment ? Et comment ?
Accueillir un enfant c’est accueillir comme le Christ accueille notre humanité reçue du Père, c’est alors accueillir Dieu et la vie qu’il donne.
Accueillir l’enfant que nous sommes, c’est entrer joyeusement dans le plan divin, celui nous faire participants de son éternelle joie.
Véritable cascade d’accueils qui élargit l’espace du notre cœur, qui repousse aux frontières tout ce qui n’est pas l’homme. Quel espace en nous ?
En poussant plus loin la parole de Jésus, nous entendons qu’il ne s’adresse pas qu’à ceux qui le suivent. Il touche à l’universel, en mettant le projecteur sur le plus fragile, le plus petit, le plus innocent : un enfant. Quel regard sur les enfants ?
Alors, oui, qui n’est pas contre l’enfant est pour la vie, pour « Nous » dit Jésus.
Comme un enfant, les bras ouverts, tendus, quelle que soit l’heure du jour et de la nuit, accueillir tout enfant qui croise notre route comme l’Enfant unique, Visage du Dieu unique est chose inouïe. Et l’inouï encore, la cascade ne descendra, impétueuse et géante que pour nous faire monter à la cime de l’amour : au coeur de l’Eglise, je serai l’amour !
Rendez-vous au centre de nos vies !
Faisons grand ménage des encombrants, des faux dieux :
Accueillons la vie comme un enfant,
en fraîcheur de nouveauté à chaque instant !