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Commencement des reproches !

 » Alors Jésus commença à faire des reproches aux villes... »
La liturgie passe du glaive de la Parole au commencement des reproches, mais en coupant tout le passage sur le questionnement que Jean-Baptiste suscite et auquel Jésus répond. La tension monte devant le refus de croire, de se mettre en route, de ne pas accueillir une autre parole, de ne pas se laisser toucher. La tension monte, l’évangéliste ne garde pas de suspens : avant même de dire de quoi il s’agit, il donne la raison : ces villes malgré les miracles ne se sont pas converties.

Les reproches sont là comme appels à la conversion.
Arrêtons-nous là : la raison des reproches n’est que le désir ardent de Jésus du chemin de conversion de tous. Il nous aime et désire que nous répondions à son amour et pour cela, nous avons à nous laisser transformer, à répondre à l’Esprit, à participer à cet apprivoisement mutuel. Dieu en nous et nous en Dieu. Quelle bonté en Dieu !

Or Jésus constate que même les nombreux miracles opérés ne changent rien : absence de repentance, de pénitence, de réparation, de retour sur soi pour repartir autrement.

Pas le moindre signe de conversion, et donc d’accueil de la Parole qui agit.
Pas le moindre indice de fécondité en ces villes qui se disent croyantes !
Pas le moindre frémissement de foi, en ces hommes au coeur de granit !

Le Christ ne nous demande pas d’être parfaits, mais en chemin de conversion, en chemin de sainteté, en chemin d’apprentissage de l’amour, de la bonté, de l’accueil de l’autre.
Il ne nous laisse pas seuls, orphelins, mais nous promet l’Esprit. Lui frappe à la porte de notre coeur, jour après jour, instant après instant, non pour nous juger, mais pour nous relever, nous entraîner sur le chemin de la justice, de la paix, du don total par pur amour.

Nous sommes aussi fermés à ses appels, trop connus, trop dérangeants, trop concrets ! Souvent, nous n’écoutons pas comme ces villes bien connus de Corazine, Bethsaïde, Capharnaüm… Aucune n’a répondu aux miracles.

Finalement, ce commencement des reproches sonne l’urgence d’un autrement : écouter autrement, vivre autrement, aimer autrement.
Oui, il y a urgence, comme dans le Livre de l’Apocalypse : cris d’urgence, cris d’amour !  » Repentez-vous et croyez !« 

Là où le glaive est passé, là l’Esprit vient semer,
amour et bonté : miracles d’aujourd’hui !
Signes pour nous, signes de nous – Corps du Christ !

pour écouter le billet https://www.benedictines-ste-bathilde.fr/wp-content/uploads/2023/07/commencementdesreproches.mp3