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Cri au matin !

Une parole déchire la nuit finissante : « Ne pleure pas ! »

Injonction qui réveille, et fait choc : comment Jésus peut-il aborder ainsi une pauvre femme, veuve, marchant derrière la civière de son fils unique, mort ?
Mais c’est aller trop vite en lecture et ne pas laisser l’Esprit ressusciter l’Écriture pour que la Parole prenne vie, chair pour nous !

Que se passe-t-il en chemin ?
Jésus suivi d’une foule croise à l’entrée de Naïm une civière portant un enfant, un unique mort, civière en tête, suivie de la mère, veuve, suivie d’une foule. Cortège funèbre de gens en pleurs, accompagnant un mort, un enfant, un fils, trop tôt parti. Scandale de la mort en chemin, qui semble passer par là, sans raison, avec déraison même.

Jésus est pris aux entrailles. Ses entrailles crient : « Ne pleure pas ! »

Voilà le cri qui déchire la nuit, la nuit de la mort !

Du saisissement intérieur, une seule parole peut jaillir, parole de vie qui suscite la vie, qui re-suscite la vie en cet enfant, mais personne d’autre ne peut crier ainsi que le Vivant qui passera par ce chemin de la mort, sans foule – il mourra seul ; il sera rencontré par le Père, au secret du tombeau scellé.

Cri de saisissement, cri de compassion, et non injonction malheureuse et scandaleuse.
Jésus s’approche, touche la civière, parle à l’enfant et le rend à sa mère. Tout se déroule dans l’élan du frémissement des entrailles, puissance de vie, silence de Vie plus forte que la mort.

Comment cette parole peut-elle nous atteindre, nous personnellement aujourd’hui ? Comment nous laisser toucher par le saisissement de pitié de Jésus pour l’enfant mort en nous ?

C’est à chacun qu’il crie « Ne pleure pas ! ». En échos, entendons :
« Pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? »

Dieu nous visite aujourd’hui, levons la tête malgré la nuit,
laissons-nous rencontrer, là où la mort pleure en nous !