Croire au Fils !
Jésus enseigne Nicodème dans l’espace ouvert par son questionnement. « Celui qui croira au Fils a la vie éternelle. » La célébration de sa Résurrection nous a-t-elle ouvert un tel espace ?
La lumière de la Résurrection peut nous fait saisir une clarté de l’Ailleurs en braises qui brûlent notre cœur profond…
Les disciples sont tellement déroutés qu’ils vont interroger Jean et la communauté des croyants autour de lui. Ces paroles sont à entendre aujourd’hui autrement.
Souvenons-nous de cette course au tombeau, de cet arrêt devant le tombeau et de cette entrée lente et unique : « Il vit et il crut. » C’est à partir de ce « Il vit et il crut » que nous devons relire tout l’évangile de Jean, car c’est son point de départ de ce qu’il a ensuite médité, compris, transmis avant que n’advienne l’écriture… qui appelle notre lecture, notre ouverture, notre engagement croyant.
Jean croit au Fils. Jean sait d’expérience que le Fils est l’Envoyé du Père, qu’il est le Pain du ciel, qu’il est le Verbe de Dieu, qu’il est la Porte, le Bon Berger.
Jean a entendu Jésus, l’a suivi, et a vu le signe du tombeau vidé. Il est témoin de la parole féconde en lui, par la puissance de l’Esprit. Il sait que tout vient de Dieu, que tout retourne à Dieu, dans ce fleuve d’eau vive qu’est l’amour de la Trinité. Il sait et il laisse son cœur parler. Il sait de foi. « Il vit et il crut. » Savoir de foi ? Qu’est-ce à dire pour nous ?
Croire au Fils, pour nous ? C’est d’abord nous laisser interroger par le tombeau vidé, par les témoins de la Résurrection. C’est d’abord lâcher nos représentations de Dieu, c’est d’abord laisser le vent de l’Esprit mettre le feu à nos cœurs secs, endurcis, mais assoiffés. C’est d’abord consentir au doute, à la peur, aux remous intérieurs, à la nuit, au feu, au Souffle du vent, aux braises, au murmure, aux étoiles, au Matin qui se lève…
Revenons à quelques versets qui précèdent notre texte du jour : « Celui qui a l’épouse est l’Époux : quant à l’ami de l’Époux, il se tient là, il l’écoute et la voix de l’Époux le comble de joie. Telle est ma joie, elle est parfaite. »
Croire au Fils, c’est donc d’abord écouter la parole qui nous fait devenir ami de l’Époux, et qui nous invite à une certaine joie, celle qui crépite sous la braise, la joie pascale, joie secrète, joie brûlante, joie douloureuse aussi, mais joie imprenable, Joie de la vie éternelle, ici et maintenant.
Amis de l’époux, écoutons sa voix :
« viens dehors ! » « Sors de toi-même »
et crois au Fils !