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Décapité ?

La liturgie de ce jour dérange franchement et fait froid dans le dos : on lisait la décapitation de Jean le Baptiste comme une page d’histoire, d’histoire barbare, et voilà que ce texte nous prend aujourd’hui en pleine face, avec son actualité de violence et d’absurdités ! Qu’entendre, que recevoir ? Nous savons que de nos jours de hommes, des femmes et des enfants meurent décapités de façon aussi folle, alors ?

«  Cet homme, c’est bien Jean le Baptiste, il est ressuscité d’entre les morts, et voilà pourquoi il a le pouvoir de faire des miracles . »

Tel est le cri d’Hérode, un jour d’angoisse à l’annonce des miracles que fait Jésus. Cet homme ! Il s’agit de Jésus qui poursuit sa route en proclamant le Royaume de Dieu.

Cet homme ! Hérode l’identifie à Jean le Baptiste. Identification qui doit nous surprendre : il est ressuscité d’entre les morts.

C’est ainsi qu’il s’explique les miracles que Jésus opère, en signe de la venue du Royaume. Jésus fait resurgir par ses paroles et ses gestes, la vie de Jean, sa mort. « Tout ce qui est caché viendra à la lumière ! »

Déplacement du récit de Jésus à Jean et de Jean à Jésus. déplacements qui ne doivent pas nous faire oublier le drame : la vie d’un innocent pour se protéger, se croire fort, s’imposer alors que l’on est rien.

Déplacement vers la source des miracles en passant par la mort de Jean. La source des miracles ? La résurrection des morts ! La puissance de vie qui est Dieu et que Dieu partage aux hommes en son Fils. Rien à faire, cette puissance ne se vole pas, ne se dompte pas, personne ne peut se l’approprier, elle est don gratuit de Dieu.

Arrêtons-nous aux miracles, à la vie de Jean et à sa mort absolument ignominieuse, pour marcher pas à pas jusqu’à la source : le don de la vie pour toujours. Nous ne pouvons pas faire l’économie de cette marche lente et escarpée, marche en haute altitude car il s’agit de descendre d’abord aux origines de notre vie.
Là, la violence, le chaos font rage
qui que nous soyons.
La lente marche de l’homme vers son humanisation est-elle vraiment perdue, aujourd’hui ? Non, elle passe par notre foi en Celui qui est Vivant, Jésus ressuscité. Accueillons-le les mains vides et le cœur assoiffé et donnons-le à voir, à entendre par « notre vie de sainteté de la porte d’à-côté » comme nous y invite notre Pape.

Là qu’entendons-nous ?
« Il est ressuscité d’entre les morts ! »
Bonne Nouvelle : oui, qui essuiera toutes larmes
qui auront coulé pour être essuyer !