Dédicace !
Une liturgie particulière à vivre à Jérusalem en ce dimanche de novembre : la fête de la Dédicace du Latran, la cathédrale du Pape, Evêque de Rome. Et voilà qu’une fois encore la liturgie nous bouscule. Le 32ème dimanche du temps ordinaire s’efface devant la Solennité de la dédicace du Latran. Pourquoi cette dédicace est-elle Solennité ?
La consécration d’une Eglise n’est pas purement matérielle.. loin de là. Elle manifeste quelque chose de Dieu qui s’incarne et investit notre monde, par ce que nous en faisons. La cathédrale de l’Evêque de Rome rassemble mystérieusement le Peuple de Dieu tout entier autour de son Pasteur. La Dédicace nous concerne tous, c’est pourquoi, c’est une solennité universelle et comme telle, elle prime sur un dimanche ordinaire.
Pour une telle fête, nous faisons face à la colère rouge de Jésus dans le Temple. Episode qui contraste par sa violence, son anticipation, sa radicalité, dans l’Evangile de Jean. Un fait majeur est annoncé : le Temple dont Jésus parlait, c’était son corps et une bombe est déclenchée : la Résurrection…
Toute la Bonne Nouvelle est à relire en tenant ces deux révélations totalement bouleversantes qui font crise dans le Temple : L’Incarnation et la Résurrection, de Jésus, en lui et par lui en toute l’humanité. Oui, en toute l’humanité et donc en chacun de nous. Comment nous sentons-nous investis ? Concernés ?
L’amour du Père fait bien le tourment de Jésus, car face à cet Inouï de l’amour qui n’a qu’à se recevoir, s’accueillir, se recueillir, il ne rencontre que de la piété marchande, âpreté aux gains et prise de pouvoir. Il se trouve face à des marchands sans scrupules, inquiets de leurs gains. Lui, brûlé d’amour, de cet amour qui ne déçoit pas. Amour qui est Dieu. Le zèle qui brûle son cœur devient feu ardent, colère d’amour, explosion de désir.
Explosion de désirs en paroles, en actions, en vérité… A chacun de nous d’entrer, non en colère mais, dans ce grand élan d’amour donné, ravivé par la fête. Au fond de nous, Jésus dort. Il veut nous secouer, en nous assurant que nous sommes tous membres de son Corps à jamais vivant. Il veut nous secouer en nous faisant entrer dans ce feu ardent, en nous plongeant dans le brasier divin.
