Deux ordres !

Deux ordres réveillent au matin, suite à la parole de jésus : « C’est pour annoncer la Bonne Nouvelle du Règne de Dieu que j’ai été envoyé. »

Bonne nouvelle qui guérit, met debout et envoie en mission. Bonne nouvelle qui secoue encore :  » Avance au large et jetez les filets ! » Comment réagissons-nous intérieurement ?

Ces deux appels résonnent sur l’eau et font écho. Qu’entendons-nous ?
Le premier appel se conçoit, se reçoit, même s’il semble incongru… au retour d’une pêche malheureuse. En revanche le deuxième appel, jeter les filets, après une nuit de peine pour rien, ne peut que mettre en colère.

Acte fou qui plus est épuisant, ordre venant d’un inconnu qui n’a pas l’air du métier.

Tout commence mal au petit matin. La pêche n’a rien donné, rien, absolument rien : les filets sont vides, sales, sans doute déchirés, en désordre. Un inconnu réquisitionne la barque, il parle longuement et voilà qu’il ordonne d’avancer au large et de jeter les filets. Laissons-nous bousculer par l’inimaginable et rencontrer… aujourd’hui.

Soudain, un espoir déchire la nuit ; une parole réveille la barque morose ; une audace enflamme les cœurs. Deux ordres bons, de vie : «  Avance au large et jetez vos filets pour la pêche ! »

Deux ordres qui n’en font qu’un : cette parole fait autorité, l’enseignement de cet inconnu le laisse peu à peu connaître, pourtant rien n’est dit du contenu… La foi est semée, en pleine mer. Jésus enseigne les foules en Maître, et quand tout semble dit, l’ordre est donné comme point d’orgue.

Simon dans sa fougue, écoute, accomplit, et reçoit sans délai.
Il reçoit plus que le centuple, il reçoit en surabondance, il reçoit l’effroi, le saisissement qui brise son cœur et le fait s’écrier dans un acte de foi originelle :  » Éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur ! » Comment faire nôtre ces paroles ?

Quels filets tirons-nous plus ou moins vides, déchirés ? Filets de nos déceptions, de nos peurs ou de nos souffrances, de nos attentes, de nos soifs ?

Jour pour avancer en eau profonde,
jour pour jeter les filets de la rencontre !
Nous trouvera-t-il à nos filets, au matin, à midi, le soir, de nuit ?