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Echappé ?

Il échappa à leurs mains. Il repartit de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où, au début, Jean baptisait ; et il y demeura.

Quelque chose coïnce dans ces récits de Jean : Jésus ne se laisse pas faire, il fuit devant la violence et échappe aux mains hostiles. Son œuvre, l’oeuvre du Père en lui, par lui dérange, alors on cherche à le lapider, mais voilà qu’il échappe…
Ce jeu du chat et de la souris surprend. Les faces à faces se multiplient et finissent en queue de poisson, il échappe à leurs mains.

Pourquoi ? Son heure n’est pas venue. Il ne fuit pas par lâcheté, par peur, mais au contraire pour aller au bout de sa mission, pour aller au bout de l’amour fou qui l’habite. Il échappe à leurs mains pour se livrer librement entre nos mains, à son heure.

« Ma vie nul ne la prend, c’est moi qui la donne.« 

Il échappe à leurs mains parce que nul ne peut mettre la main sur le Fils de Dieu, nul ne peut mettre la main sur l’œuvre du Père ; nul ne peut mettre la main sur la miséricorde de Dieu.
Tous peuvent le croire, essayer, et parfois croire que c’est fait, mais le dernier mot est à Dieu qui échappe à nos tentatives de manipulations, de domination et de destruction. Soyons persuadés que nul ne peut tuer, manipuler, faire le mal en prenant la place de Dieu.

Ces mains prêtes à enfermer l’amour, ces mains prêtes à tout, ces mains qui parfois exécutent l’odieux, l’irréversible, ces mains sont impuissantes, inefficaces face à Jésus, qui donne sa vie. Il n’échappera pas à la mort, il échappe à la haine. Il passera par la mort pour la vaincre.

La Parole déchire les cieux et brûle le cœur de l’homme pour le sauver. Oui, la Parole déchire les mains et les libère de toute appropriation, de toute justification, de tout jugement qui ne vient pas de Dieu.
La Parole remet Dieu au centre, au centre de nos mains qui ne peuvent que lâcher les pierres de contradiction, d’orgueil, de misère humaine pour accéder à la liberté des fils.

Il échappa à leurs mains !

Heureux serons-nous aujourd’hui,
s’il échappe aux nôtres qui voudraient le saisir.
À son heure, il vient en nous,
pour y faire sa demeure, demeure d’amour fou !