Entre Peur et Création ?
Une nouvelle parabole, Jésus semble intarissable… L’urgence du Royaume, de sa mission : « le Royaume de Dieu est au milieu de vous. » …Qui le voit ? Qui y croit ? Qui le vit ?
Une parabole bien connue qui porte la question des talents, ces dons reçus, capacités à faire fructifier, capacité qui enrichit, capacité qui fait participer à l’oeuvre créatrice de Dieu. Quels talents, pour nous, ici et maintenant ?
Soudain, un murmure plus qu’un cri… J’ai eu peur ! »
Une exclamation qui pourrait passer inaperçue au milieu des talents comptés et recomptés. Bruit des pièces jetées en tas, gong du jugement ?
« J’ai eu peur ! » Comment cette peur peut-elle ouvrir une nouvelle piste, une piste bien en friche ? Oui comment consentir à cette peur qui paralyse. et arrête la vie pour la laisser transformer par la puissance de vie du Royaume qui est là ?
Que fait la peur en ce serviteur jugé inutile ? Sa peur le paralyse, puisqu’il enterre le talent reçu. La terre est aride pour l’argent.
Sa peur l’aveugle et lui fait perdre le discernement, la raison même.
Sa peur lui renvoie en miroir sa faille, et la grossit : il ne veut pas perdre la face aux yeux de son maître, il ne veut pas le décevoir et préfère ne rien faire. Il rend ce qu’il a reçu : un point, c’est tout. Peur de faille.
Or, ce qu’attend le Maître c’est justement l’audace de faire fructifier le don reçu, en ce lieu de faille.
Jésus insiste : le Maître n’attend pas pour lui le retour des talents : il les laisse aux serviteurs talentueux. Générosité de faille…
Comment ce serviteur peureux n’a-t-il pas perçu la bonté du maître et comment sa peur lui a-t-elle fait porter un jugement téméraire et mortifère et agir ainsi ? Jugement de faille…
Que veut souligner Jésus, dans cette parabole ?
Un seul talent, celui de la vie est précieux au coeur du Maître, pour la vie à faire fructifier… sans peur !
Un seul talent, ce « rien » que la vie est. Il est énorme !
Comment faire ? Comment ne pas rester paralysé devant l’immensité du labeur ? Toute peur ne peut-elle s’apprivoiser au secret d’une larme ?
Une seule larme, comme talent de faille
une seule larme à ne pas enfouir,
une seule larme, rosée de vie,
telle est la joie du Seigneur de la Vie !
