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Fou ?

« Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie. Et ce que tu as mis de côté, qui l’aura ? » Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu.

Une parole qui va nous réveiller, ce lundi matin.
- D’abord être traité de fou,
- puis cette annonce au passif d’une brutalité incroyable : « cette nuit même, on te redemande ta vie. »
- et enfin une sentence bien difficile à saisir « être riche en vue de Dieu ».

Jésus saisit l’occasion d’un dialogue concret avec un homme anonyme qui sort de la foule pour lui poser une question qui le brûle. Question qui brûle tant de relations, question de biens, d’héritage : une de ces questions qui empoisonnent certaines existences pour finir par déchirer tant de familles.

Une fois encore Jésus déplace la question et entraîne plus loin. Il fait progresser la foule, pas seulement cet homme : « Gardez-vous de toute âpreté au gain ! » Âpreté qui aveugle, qui désaxe, qui distend les relations, âpreté qui détruit les repères de la vie, âpreté qui dresse plus que des murs en construisant des greniers d’individualisme, d’égoïsme, des cavernes d’Ali-Baba pour s’y perdre.

D’un coup de parole directe, véritable upercut : « tu es fou », l’homme de la foule, tout homme de la foule, et moi avec, est obligé à se dévoiler : non sur ses richesses, mais sur l’usage qu’il en fait : suis-je riche en vue de Dieu ? De quelles richesses j’enrichis Dieu ?

Enrichir Dieu est-ce possible ? Folie de le croire ! Non, non, Jésus ne peut proposer qu’un chemin sûr, qu’un chemin possible à tous ! Alors ?

Ce chemin est offert à tout homme qui fait silence et descend au fond de lui, pour y découvrir le Visage rayonnant du Fils.
Oui, folie de la foi qui chaque jour fait passer de la mort à la vie.
Oui, folie de la joie qui chaque jour donne tout de soi pour s’offrir les mains vides et se coucher le cœur rempli d’espérance : « en tes mains je remets mon esprit, te rendant ce qui est à toi, Seigneur : tout ! »


Tu es fou ! Devenons-le : fou de Dieu, fou de joie,
Fou d’être riche en vue de Dieu !