Fou ?
« Dieu lui dit : ’Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie. et ce que tu auras mis de côté, qui l’aura ?’ »
Tu es fou !
Eh oui, Dieu s’adresse à l’homme, à tout homme, à nous ainsi !
Tu es fou !
Surprise de ce premier dimanche d’août, s’il en est une. Nous attendions-nous une telle parole venant du cœur de Dieu ? Dieu, Père, lent à la colère, plein d’amour et de miséricorde… Dieu d’Amour ? Une telle parole sortant de la bouche du Fils ne peut qu’être appel urgent, cri d’amour, pour secouer ce qui ne tourne pas rond en l’homme, en tout homme, en nous… Voilà qui ouvre un passage. Jésus déplace une fois encore son interlocuteur qui l’apostrophe du milieu de la foule.
Pris à témoin, pris comme juge, il conduit à la source de la question, l’avoir. Question qui peut déchirer tant de familles, que cette question d’héritage. Recevoir sa part… comme le prodigue, la réclamer, et se disputer, se séparer pour des biens…. Oui, Jésus oblige à un face à face avec soi d’abord.
Tu es fou !
Fou de faire des projets pour emmagasiner,
Fou de garder pour toi,
Fou d’être occupé, préoccupé, sur-occupé à accumuler,
Fou de vivre dans le seul désir d’amasser,
Fou de démolir pour construire plus grand,
Fou de folles richesses qui ne rendent pas heureux,
Le cœur du riche préoccupé de lui souffre réellement, l’inquiétude le dévore. Ce qui tourmente douloureusement son âme, c’est ce trop-plein de richesses débordant de ses greniers
Tu es fou ! à cause de ton trop-plein !
Alors que faire ?
Démolir nos greniers de trop plein, de violence, d’injustice, de superflus, voire de malhonnêteté, de mépris des autres, de nombrilisme, pour construire la Maison des pauvres !
Elle demande toutes nos richesses : l’attention aux autres, le souci des autres, la bienveillance, le respect de tout autre, la fraternité.
Etre riche en vue de Dieu, une belle aventure ? Celle de Dieu d’abord, folie gratuite, Folie d’amour et de tendresse !
Folie contagieuse, inguérissable,
dont le monde a tant besoin !
Folie simple : tendre la main ouverte !
