Goût du jeûne ?
Dès ce troisième jour de Carême nous sommes au cœur de l’essentiel, ce qui plaît à Dieu : l’attention au frère, au plus petit, au plus démuni.
Et comment se traduit cet essentiel si ce n’est par un jeûne pétri de bonté ! (Mt 9, 14 – 15)
Un jeûne de bonté, oui ! (Is 58, 1-9a) « Est-ce là un jeûne qui me plait, un jour où l’homme se rabaisse ? »
Pas de restriction pour les restrictions, pas d’ascèse pour l’ascèse ou pour devenir champion mais pour être frère, sœur en humanité dans le partage, et pas le « prendre pour soi« … « Votre jeûne se passe en coup de poing sauvage… » dénonce Isaïe.
Pas d’effort pour l’effort, comme s’ils plaisaient au Seigneur…
Toute la Parole de Dieu chante, en ce jour, une musique d’amour et d’attention. Elle met l’homme au centre, en relation, en relation avec Dieu et avec son semblable, son frère, sa soeur.
Invitation est faite de marcher à contre-courant du monde en portant l’humanité pauvre, blessée et affamée sur notre dos, dans notre cœur, les mains et le coeur ouverts tout grand. À nous de la nourrir de bonté ! Choisir la vie, le bonheur, c’est bien choisir la bonté du coeur… sans restriction !
Nourrir nos proches de bonté, belle piste de Carême :
par un regard nouveau, plein d’attention,
par un sourire profond, encourageant,
par un geste de partage, gratuit,
par une parole de vérité qui soutient,
par un silence de connivence qui remet debout,
par une présence aimante qui donne du temps,
par une attention particulière qui passe inaperçue,
par un zeste d’humour qui détend et donne le goût de la vie !
Croyons à la Bonne Nouvelle et vivons en frères ! Demandons la foi en la présence de l’Époux.
Il est là, le Fils de Dieu, caché, présent. Pour trouver le goût de Dieu, le goût des autres, mangeons la Parole, goûtons-la, elle a faim de nous, elle est choix de vie !
Pétrissons le pain de la bonté,
et partageons-le sans restriction !
Goûtons, savourons ces instants de vie
au présent du pain croustillant !