Graine de moutarde, levain !

« A quoi vais-je comparer le royaume des cieux ? »

La question de Jésus nous prend au saut du lit. Le jour n’est pas encore levé et déjà le royaume creuse son chemin, interroge, cherche ses ouvriers où qu’ils soient ; sans nul doute la Bonne Nouvelle s’appelle encore grain de riz !

Les pensées, l’imaginaire se mettent aussi en route, dès le saut du lit. Reconnaissons qu’elles ne vont pas directement à la pensée du Royaume ; qu’importe, pourvu que notre pensée se mette en route, car tant de gens ne semblent plus penser tant on pense pour eux. La parole manipulée nous conduit tous. Sortons de notre somnolence.

La pensée sait sauter les montagnes, passer les vallées, enjamber les fossés, traverser les mers, vaincre les abîmes, affronter les tempêtes, faire sentier en ligne de crête ou encore en fond de sillon, nourrie de bons grains.

La réponse de Jésus nous secoue au saut du lit. Double comparaison des plus inattendues :
Comparable à une graine de moutarde devenu grand arbre sur lequel les oiseaux trouvent refuge.
Comparable à du levain jetée dans la pâte et qui la fait lever.

Deux comparaisons qui ne nous sont sans doute guère familières : qui a vu une graine de moutarde, qui travaille le levain pour la pâte ?
Elles font signe par la force du contraste, par la puissance de transformation féconde.

Qu’avons-nous à portée de main, ce matin ? Une graine de moutarde, une mesure de levain pour nous rendre vif le désir du Royaume ! Qu’il nous tenaille du dedans pour savoir discerner là où nous sommes envoyés, et plantés les signes du royaume, en bons ouvriers participants et témoins de sa venue !

Graines de moutarde, levain dans la pâte,
à nos jardins, ceux de la vie quotidienne,
lieux du royaume qui germe et qui nourrit !