Heureux Nicodème !

Comment reprendre notre route quotidienne, alors que Pâques nous a transformés, même en secret et que le siège de l’Evêque de Rome est vacant ?

Notre chemin se poursuit réellement, taillés dans le roc de ces jours fondateurs, quarante au désert, trois de Passion et huit jours pour découvrir le Ressuscité, à travers tous les témoins rencontrés dans les Évangiles et dans la vie quotidienne.

Le temps pascal, de Pâques à Pentecôte, nous donne à méditer la Bonne Nouvelle selon saint Jean. Prenons l’Évangile en mains, et laissons-nous immerger dans la lumière du Verbe fait chair, lumière qui nous emporte au gré du Vent de l’Esprit pour nous rapprocher de la Source ! N’ayons pas peur de perdre de nos certitudes, souvent fausses ou déformantes et d’être comme propulsés aux périphéries.

Nicodème ouvre la marche avec une question étonnante, saugrenue même, mais tellement existentielle :
« Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ?« 

Naître, et renaître ! Voilà bien ce qui nous hante au plus secret, au plus intime de nous-mêmes. Tout être humain est traversé, un jour ou l’autre, par cette question qu’il garde si souvent sans réponse, enfouie, muselée au fond de sa solitude souffrante : chacun désire un jour n’avoir pas vu le jour, comme Job, chacun aspire, un jour à renaître, à refaire sa vie autrement. Aspiration qu’il est bon de recevoir, d’entendre, de laisser voir le jour. Question d’autant plus présente que la mort du Pape François marque ces jours.

De la chair, impossible, mais dans l’Esprit, tout est possible. En Dieu, naître et renaître, au souffle de l’Esprit est justement Vie offerte par le Vivant. Vie offerte à tout homme, par l’Homme, le Roi de l’univers, le Prince de la paix, Jésus ressuscité.

Accueillons cette parole faire son chemin en nous :
« Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » Oui, chemin de vie, chemin creusé dans le rocher de nos vies, chemin de haute montagne, chemin de l’Ailleurs au souffle de l’Esprit.

Bonne Nouvelle du jour :
Nous sommes tous nés du souffle de l’Esprit. Nous avons peut-être perdu un peu d’audition, voire la capacité d’entendre sa voix. Vite, débouchons-nous les oreilles et écoutons le murmure qui nous fera renaître : « je t’aime ! »

Cher Nicodème, aujourd’hui
viens en chemin, avec le Vivant,
nous parler du Chemin possible vers l’Ailleurs d’ici dans l’Esprit !