Hommes de belle apparence ?
Mémoire de sainte Monique, aux prises avec ses larmes… pour la conversion de son fils, St Augustin. Quelle mère ne se reconnaîtrait dans ses larmes, manifestation du désir du bonheur de son fils ? Quelle mère oublierait-elle son enfant et quel que soit son âge, sa vie, ses « aventures », ses choix ? En arrière fond des malédictions de Jésus, entendons, recevons les larmes de sainte Monique, les larmes de toutes les mères en situations de désirs…
« Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des tombeaux blanchis à la chaux : à l’extérieur, ils ont une belle apparence, mais l’intérieur est rempli d’ossements et de toutes sortes de choses impures. C’est ainsi que vous, à l’extérieur pour les gens, vous avez l’apparence d’hommes justes, mais à l’intérieur vous êtes pleins d’hypocrisie et de mal. » Deux nouvelles invectives de malheur aujourd’hui pour les scribes et les pharisiens… Deux dénonciations en rebond des trois d’hier. Le mal enchaîne, voire déchaîne le malheur. Comment nous situer et où ?
Hommes d’apparence juste : tel est le reproche que Jésus adresse avec vigueur, violence, aux scribes et aux pharisiens hypocrites !
Hommes d’apparence sur eux, comme sur les oeuvres qu’ils font ou font faire, jusqu’aux sépulcres blanchis…
La description est loin d’être élogieuse. Elle retient l’attention, l’imaginaire et c’est bon. En quelques coups de crayons le croquis surgit, bien vivant, parlant, car oui, pris sur le vif, d’une précision et d’une vérité saisissantes et interpellantes. Qu’en faisons-nous ?
Précision du fusain noir qui conduit au cœur… de l’apparence et donc de l’extérieur à l’intérieur. Puissance d’un trait qui plonge dans le Mystère celui qui le perçoit, le regarde, s’y attarde justement parce que la pureté du trait suffit à déchirer l’épaisseur de l’invisible. Hommes d’apparence ! Et nous, quelles apparences peuvent nous cacher du vrai ?
Nos hypocrisies ? Tout ce que nous cachons au plus profond de notre cœur et qui en façade semble lumineux, juste, bon ?
Hypocrisie de notre réussite, hypocrisie de notre image, hypocrisie de nos relations, hypocrisie de nos sentiments, hypocrisie de nos actions, hypocrisies de notre foi encore…
Avec sainte Monique, demandons-nous : « Qui suis-je ? » Qui habite au-dedans de moi ? Au seuil de la mort, tout tombe, seul demeure l’être intérieur, si beau dans sa fragilité, si lumineux dans son apparence hideuse, si incommunicable dans sa profondeur infinie, intime, unique… née des larmes qui purifient.
Femmes ou hommes de feu intérieur ?
Choisis la vie, aujourd’hui murmure l’Esprit !