Honte de Jésus ?
Hier, Pierre a fait de vifs reproches à Jésus, nous ne savons pas ce qu’il lui a dit, sans doute pas très juste pour que Jésus le réprimande vivement : « Passe derrière moi, Satan ! »
La suite du récit, c’est pour ce jour : « Jésus appelant la foule avec ses disciples » va parler haut et fort. Ce face à face provoque une déclaration magistrale : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Évangile la sauvera. »
Pas question de faire l’impasse sur cette parole clé de la Bonne Nouvelle. Oui, reprenons-la, écoutons-la, laissons la descendre dans notre cœur profond pour qu’elle s’y dépose comme le grain de la Bonne Nouvelle jeté en terre. Parole qui fait ce qu’elle dit.
Seulement ces paroles de Jésus peuvent-elles être reçues telles qu’elles ? Qui veut prendre sa croix, qui veut renoncer à lui-même ? Qui veut croire à ce chemin de bonheur ?
Et pourtant, elles sont là, données magistralement, au sens noble : en Maître de la vie.
Paroles de vie, parole d’appel, parole de promesse, parole de bonheur. Alors ?
La Croix que Jésus commence d’annoncer comme chemin de vie fait peur. Il est lui aussi passé par la peur, » si cette coupe peut passer loin de moi… »
Le Mystère de Dieu est grand, il faut le reconnaître, grand, insondable, sauf pour son Esprit qui sonde les profondeurs de Dieu, justement.
L’Esprit nous souffle le pas à faire pour aujourd’hui, un petit pas d’amour, celui de croire en la voix du Bien Aimé qui nous murmure : » ma vie nul ne la prend, c’est moi qui la donne« . Et l’écho de la vallée des larmes l’amplifie : « Il m’a aimé, et s’est livré pour moi. »
Écoutons le murmure s’élever du cœur de tous ceux qui sont aujourd’hui sur la Croix, de tous ceux qui aujourd’hui ne comprennent pas la croix qu’ils portent, de tous ceux qui aujourd’hui n’ont pas honte de Jésus…