Jésus étonné !
« Là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Il s’étonna de leur manque de foi. Alors il parcourait les villages d’alentour en enseignant. »
Il s’étonna de leur manque de foi. Ne passons pas trop vite.
L’étonnement de Jésus fait événement, ce matin : ce n’est pas lui qui est en cause. Lui, le Maître, lui le Fils bien aimé, lui l’Envoyé. S’Il ne peut accomplir de miracles, c’est bien à cause d’eux, à cause de leur manque de foi et ce manque l’étonne.
Eux : « ces gens de son pays, de sa parenté, de sa maison« , ceux qui le connaissent, ceux de la synagogue où il enseigne. Or ces gens sont « profondément choqués » de ce qu’il dit, fait et qui ne doit pas correspondre à ce qu’ils attendent de lui, à ce qu’ils se représentent de Dieu et de ses envoyés. Eux sont choqués, et ne s’étonnent pas… Lui, s’étonne.
Oui, ils étonnent Jésus. Ceux qui le connaissent, ceux qu’il connaît, n’arrivent pas à passer de leur perception à la révélation de qui il est. Ils ne peuvent lâcher ce qu’ils voient, ce qu’ils savent. Ils ne peuvent quitter leur perception de l’apparence pour être saisis par Celui qu’ils voient.
Comment nous laisser saisir à notre tour ? Comment passer de l’apparence à la réalité ? Quitter le croire savoir pour la nouveauté qui est inattendu et impossible car de Dieu ? La foi demeure mystère, lumière et ombres, révélations progressives, et parfois bond…
Jésus ne semble pas insister, il passe son chemin. Il parcourt les villages alentours et continue d’enseigner. Son étonnement fait route avec lui, son étonnement le dynamise. Le feu de la foi couve. Il prendra sur le bois, par le bois de la Croix.
Quelle leçon d’humilité, de pédagogie, de liberté !
Qu’entendons-nous ce matin de l’étonnement de Jésus ? Que nous révèle-t-il de nous ?
Où sommes-nous, ce matin ? Du côté de ceux que Jésus rencontre aux alentours de la foi, à sa périphérie brouillonne ?
N’ayons pas peur de son enseignement, de la nouveauté qu’il propose, des déplacements qu’il suppose !
La foi ? Grosse comme une graine de moutarde,
Jésus, Fils du Dieu vivant,
prends pitié du pécheur que je suis !