Joie de Dieu !
Le bon Pasteur déchire la page de l’Écriture, comme la lance transperce le Cœur du Fils !
Ainsi, deux images se superposent dans la liturgie de ce Vendredi, celle du Bon Pasteur et celle du cœur ouvert, du Christ mort sur la croix. Deux images, non de l’imaginaire, mais de la vie, de cette chair pétrie d’humus et de sang. Que voyons-nous avec les yeux du cœur ?
Le Bon berger, le cœur transpercé ? Quelles lumières d’amour qui nous embrasent du feu de l’amour de Père ? Quelle étincelle pour nous faire entrer dans le cœur même de Dieu, pour nous apprendre à quel point nous sommes tous aimés de Dieu ?
Le feu s’est embrasé : la lance et l’allumette ont réellement déchiré le ciel pour atteindre le cœur de l’homme et y demeurer, braises au plus secret, en ce lieu inviolable, ce lieu d’engendrement de fils adoptif.
Alors, comment entendre que la brebis perdue n’est pas abandonnée ? Comment consentir à ce qu’elle soit activement recherchée, recherchée pour être ramenée au troupeau non abandonné mais laissé en confiance ? Comment espérer pour chaque brebis perdue, pour chaque cœur de pierre pétri ?
Tout cœur créé n’est-il pas réellement cher au bon pasteur, cordialement cher, car chair de sa chair puisqu’il a pris chair de notre chair ? Oui, le Fils a quitté le Père, envoyé par le Père dans cet acte fou d’incarnation pour venir chercher l’homme perdu. Comment entendre aujourd’hui que pour tout homme, oui il a quitté sa condition divine ?
Pas difficile d’imaginer le sourire d’un père qui hisse son petit sur ses épaules, la joie de la mère qui voit l’amour se hisser à hauteur de l’infini, le rire de l’enfant qui découvre l’ailleurs ! Comment nous recevoir enfant de notre Père ?
Comment nous laisser prendre par notre Dieu et hisser sur ses épaules, nous loger en sûreté, et nous abriter en son cœur, chacun et tous ? Notre Père !
Difficile de désirer autre demeure et autre amour !
À nous de passer la journée juchés sur les épaules comme brebis perdue et cachée dans le cœur profond comme enfants bien aimés ! Désirerons-nous encore descendre ?