Jusqu’au bout ?
Entrée dans le Triduum pascal, sommet de l’année liturgique : laissons-nous embraser d’amour pour révolutionner le monde en nouvelle fraternité pacifiante.
Jésus se lève de table, dépose son vêtement, se ceint du linge et lave les pieds de ses disciples : Notre Dieu se fait notre serviteur pour renverser l’humanité à hauteur du coeur du Père.
Dieu à genoux devant l’humanité blessée, perdue, meurtrie et pour une part meurtrière, blessante, égarée.
Préambule inouï du geste de miséricorde du Fils de Dieu : Il partage le pain, le vin, et anticipe le don de sa vie qui sauve tous les hommes.
Jésus, à genoux, aime jusqu’au bout. Il enseigne à vivre heureux. Qu’avons-nous à perdre en le suivant ?
Dans la nuit, il part au Mont des Oliviers et s’offre au Père pour chacun des hommes, ses frères : « non pas ma volonté, mais la tienne ! »
Pas d’autre chemin que celui de l’amour, de l’amour jusqu’au bout, chemin qui passe par la mort pour donner la vie.
Jésus est ce Chemin ; avec lui, nous pouvons être confiants, abandonnés, car assurés d’être aimés, pour apprendre à aimer. Alors, la Source du bonheur, de la béatitude est bien donnée ce jour : « Heureux serez-vous si vous le faites ! »
Tout est entre les mains du Fils : la vie, l’amour, l’Esprit, le don aux hommes d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Jésus est cette Vie qui brûle en nous, sans rien consumer.
Tout est remis au Père : « non pas ma volonté, mais la tienne ! «
Tout est accompli pour ses frères et sœurs en humanité !
C’est pour nous ! Le cœur en braises ! Tout nous est donné pour participer à la vie de Dieu ; ce jour, Jésus illumine la nuit de la vérité de l’existence : vie gratuite de Dieu, en Dieu, par Dieu, pour Dieu,
Par un geste simple, Jésus nous apprend l’art de vivre en frères : Nous laver les pieds les uns aux autres.
Aujourd’hui nous est donné le sacrement du frère en recevant le Corps du Christ. Quel mystère ! Il peut bien nous effrayer mais il nous donne Dieu et nos frères ! Demandons les uns pour les autres ce désir de Dieu, ce goût de Dieu, ce goût de la fraternité, ce goût d’éternité !