La paix soit avec vous
Déjà huit jours depuis Pâques… déjà, mais tout n’est pas compris, illuminé, transfiguré, loin de là ! Il en faut des rencontres pour que Jésus soit reconnu, invité, cru ! Il est vivant au milieu de nous, le croyons-nous ?
Nous avons déjà médité cette belle humanité de Jésus qui se déploie aux yeux des disciples et aux nôtres. Humanité qui passe par la parole et même par le poisson grillé, préparé par Jésus, puis offert et mangé !
Nous avons contemplé le Fils de Dieu non accueilli qui reproduit les gestes forts pour être reconnu, qui patiente et qui va jusqu’à attendre qu’un déclic soit possible pour mettre les nouveaux croyants sur la bonne voie. Il se donne à reconnaître.
Nous entendons bien l’appel pressant de Jésus et nous le reconnaissons si souvent dans le regard, les paroles, les gestes maladroits de nos frères et sœurs, de nos proches. Et pourtant, nous ne Le voyons pas, quand nous ne sommes pas assez sortis de nous-mêmes, pas assez excentrés pour nous laisser saisir et être simplement dans les mains de Dieu, en sa présence.
« Je suis ! » Jésus est Paix, notre Paix : L’humanité de Jésus ressuscité rejoint notre humanité blessée. La paix devient révélation dans tous les signes : du poisson grillé à la main à enfoncer dans le côté transpercé. Le toucher, l’odorat, l’ouïe, la vue sont requises pour faire l’expérience heureuse de sa présence qui signifie le don de la Paix par sa victoire sur la mort.
Alors pour nous aujourd’hui, comment vivre de cette paix qui nous est donnée si gratuitement, nous n’y sommes pour rien, rien du tout ?
La vérité de la foi nue qui n’a rien, qui ne trouve rien à donner, qui ne peut plus rien, crie !
Oui, il nous faut devenir un Thomas, celui qui n’a qu’un mot à crier pour répondre à la paix donnée : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Que la Divine Miséricorde nous fasse choisir la paix, par Celui qui est notre Paix à toute rencontre, quelle qu’en soit l’enjeu.