Le Rocher ?
Qu’entendons-nous en ce dimanche ? Des récits qui parlent de voir… voir un buisson en feu qui ne se consume pas et croire en Dieu, Feu divin qui ne détruit pas. Voir un rocher une source et croire en Jésus Christ, Fontaine de salut… Voir des catastrophes et douter d’une justice divine… Retenons le vibrant appel de saint Paul :
« Ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher, c’était le Christ. » 1 Co 10
Il vient comme un signe brûlant sur le Rocher, trois petits bâtons violet… qui indiquent la route du désert. Soyons attentifs à ce que dit Paul avec fougue et compétence. La route de Damas l’a non pas desséché, mais plus qu’abreuvé. De quelle soif souffrons-nous ?
Tous, ils buvaient dit saint Paul ; tous ont mangé ; tous ont passé la mer…
Tous ont aussi douté et récriminé, scandale des scandales que de désirer retourner en Égypte, lieu d’esclavage d’où Dieu a tiré son peuple. Vers quels esclavages lorgnons-nous aussi ?
Comment vouloir revenir à ces lieux de mort quand on est revenu à la vie ? Le cœur de l’homme est non seulement complexe, mais il est malade. Le savoir, première étape pour changer…
Heureux temps de Carême qui nous abreuve au rocher, au Christ pour nous guérir, nous remettre debout, nous faire aller en Terre de bénédictions où coulent le lait et le miel, donnés gratuitement par le Seigneur qui nous suit. Les traits « violet » sur le Rocher pointent un ailleurs de feu jaloux car divin…
Ne perdons pas ce petit détail : le rocher qui les suivait …
Il semble nous empêcher de retourner en arrière, de revenir à nos lieux de perdition ; il est comme un rempart contre nous d’abord. Loquet qui ferme la porte qu’on laisserait volontiers entr’ouverte… Petite cale de bois tendre qui retient de l’Ailleurs de nuit séducteur.
Belle image de l’amour qui fait barrage, mais pas en force ; barrage en douceur, puisqu’il s’agit de boire, de s’abreuver de la force pour repartir en avant, pour se retourner vers… Comme Elie, comme Jonas, comme Paul. Boire et se laisser boire par l’amour. Ailleurs de Source.
La conversion de notre vie est dans ce mouvement de boire la Parole, boire le Christ et nous laisser désaltérer pour qu’il nous boive et nous transforme.
Oui, nous sommes bues par les psaumes, nous sommes le breuvage de Dieu quand nous buvons la Parole, le Christ ne cesse de nous dire : « Prenez et buvez-en tous, ceci est le sang de l’alliance nouvelle et éternelle qui sera versée pour vous et pour la multitude. »
Ce dimanche sous le signe de l’Alliance que le Christ scelle pour toujours en se donnant comme breuvage, lui le Rocher qui nous suit, une belle invitation pour chacun, comment la faisons-nous nôtre ?
Laissons-nous boire par la Parole
et vivons en fils, en filles bien-aimés,
N’en doutons pas !