Libre car serviteur !
Rude leçon ce matin pour la fratrie élargie autour de Jésus ! N’en perdons rien, nous sommes bien invités à avancer sur les cimes de la liberté en serviteurs pleins de tendresse ! (Mt 20, 17 – 28)
« Voici que nous montons à Jérusalem… »
Le chemin de l’humanité qui se fait en Jésus, chemin d’humilité passe par la montée à Jérusalem, chemin qui nous fait descendre au plus profond du cœur de Dieu, là où Il demeure en y déposant son être : le pur amour qui se livre en toute liberté et en totale tendresse, celle d’une mère.
Les disciples ne comprennent pas, car le paradoxe est trop grand et leurs ambitions trop fortes : Comment le fait de descendre aux profondeurs du cœur de Dieu accorderait-il la place de droite et de gauche dans le Royaume ? Leurs revendications sombrent dans les profondeurs des eaux du déluge…
Non seulement ils ne comprennent pas, mais tous ceux qui sont là manquent totalement la cible : alors que Jésus annonce le chemin de mort et de résurrection, une mère met ses deux fils en avant, à part de la fratrie. Elle mène la danse…
Eux, émoustillés, ne savent pas ce qu’ils disent et les dix autres murmurent intérieurement car chacun ambitionnait l’une de ces places ! Scène bien humaine qui contraste avec la gravité de l’heure :
« Voici que nous montons à Jérusalem . » Pas de pire esclavage que l’ambition, le pouvoir ou la jalousie. Et nous les trimbalons dans la cale de notre barque.
Accompagnons les disciples et le Christ ! Accompagnons le Christ et nos pieds nous feront comprendre quelque chose du paradoxe, nos pieds parleront à notre cœur : « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ! »
Alors, nous ne désirerons plus devancer le Christ pour atteindre un but quelconque. Nous ne désirerons plus être plus grands que le Maître. Nous désirerons suivre le Fils, Jésus, Premier né d’entre les morts, et nous entrerons dans l’intimité de la Trinité sur la pointe des pieds en libre serviteurs de sa grâce. L’Arche bien étanche fait traverser les déluges de nos ambitions…