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Ma chair, mon sang !

La fin du discours sur le pain de vie n’entre pas dans les clous d’une campagne publicitaire, d’une opération de séduction. Loin s’en faut ! Elle oblige à une totale inversion, conversion, plus que nécessaire si nous voulons la vie, la vie éternelle.

« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi. »


Question de vie, question de nourriture, question de relations : questions pour nous.
Pain, vin, chair, sang, demeurer, vie, envoi, Père, je, manger, boire : tous ces mots ne vont pas ensemble. Ils ne sont pas fait pour se conjuguer ensemble et pourtant ensemble, ils murmurent au plus profond du cœur, une attente, une espérance, un sens. La Résurrection de Jésus les éclairent et les unifient, même si nous n’en saisissons qu’une lueur. Lueur pascale…

Ces mots, porteurs de réalités très concrètes font brèche à force d’être remuer, murmurer, triturer, dans tous les sens, à la lumière de Pâques.

Oui, la petite lueur pascale dessine un chemin : demeurer, demeurer en lui comme lui demeure en nous. Christ, notre vie, est vivant et demeure en nous, ne nous laissant jamais seul. Comment cette vérité fait sens ?
Mystérieusement, par sa parole et par son corps, donnés à tous, livrés pour tous. Le Christ, Pain de la vie, par sa chair, par son sang que l’Eucharistie nous offre, nous unit, nous nourrit, nous habite et nous donne réellement de demeurer en Lui et de communier entre nous !

Mystérieusement, parce que ce Mystère de la vie ne vient pas de nous, mais d’un Autre, et que cet Autre a pris visage, un jour, celui du serviteur lavant les pieds de ses disciples, traversant les ravins de la mort et sortant victorieux du tombeau ! Ce mystère fait sens pour toujours !

Par ces mots donnés au jour le jour, laissons-nous traverser par sa vie ! Ces mots nous irriguent, nous lavent, nous inondent, pour jaillir à certains endroits de notre route, en source vivifiante, en puits, finalement en vie éternelle. Nous le croyons.

quelqu’un nous donne son corps à manger,
quelqu’un nous donne son sang à boire
quelqu’un assis sur la margelle :
C’est le Seigneur
!

pour écouter le billet https://www.benedictines-ste-bathilde.fr/wp-content/uploads/2023/04/machairmonsang.mp3