Moi, je vous dis !
Changement de cap, en quelques enjambées… Jésus parle et se positionne en Maître : « moi, je vous dis. »
Pas moins de quatre exhortations de Jésus pour aujourd’hui, en prendre déjà une et la vivre est un défi, ne nous démobilisons pas, ne doutons pas de nous, ne désertons pas la route du Royaume, courage. Laquelle la plus pertinente pour chacun ?
» Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant !«
Et de donner quelques exemples concrets pour visualiser et mémoriser encore :
giflé sur une joue, tendre l’autre
réquisitionné pour un mille, en offrir deux,
en procès pour une tunique, laisser son manteau.
Paroles bien provocantes, Jésus veut-il heurter ses disciples ? A-t-il perdu la tête comme s’inquiètent quelques proches ? Que signifie ces appels à des réactions interprétées aujourd’hui comme faiblesse, injustice, voire folie ?
Il ne semble pas… Jésus n’hésite pas, ne laisse pas le choix, il harangue.
» Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ! «
La violence appelle la violence, l’injustice l’injustice, le vol le vol, le mépris le mépris, la domination la domination, Jésus surpasse cette spirale que la loi maintenait : « oeil pour oeil, dent pour dent« .
Il prend la violence, l’injustice, le vol, et les arrête en un geste tout à fait inaccessible aux hommes : par l’humilité et la douceur. Il les retourne en les reconnaissant pour ce qu’ils sont, et en les assumant pour les hausser à hauteur d’amour rendu contre mal commis. Soyons clairs… Impossible aux hommes, mais lui Il est Dieu, né de Dieu et nous apprend la vie de fils de Dieu. Possible oui, en Dieu, par Dieu, avec Dieu. Mais patience…
Ces paroles anticipent la Passion où tout le mal sera justement arrêté, broyé par le coeur doux et humble de Jésus. Il retournera le mal en l’assumant et la mort n’aura plus jamais le dernier mot !
La Croix est le point final, de non retour, à jamais. Elle est le surpassement de la Loi, le Lieu unique de la Vie. Elle sera vaincue par le Christ. Sa victoire nous concerne, oui. Comment consentons-nous ?
Si quelqu’un te réquisitionne…
Et si c’était Jésus lui-même qui nous réquisitionnait pour le laisser arrêter le mal et la souffrance par la douceur et l’humilité qu’il désire vivre en nous ? Chemin de mort et de résurrection à n’en pas douter : Il nous devance. Comment le suivre ?
De la Croix victorieuse,
« Il t’appelle ! » :
un manteau, un mille, un pardon, un sourire !