Mon Dieu, prends pitié !
En ce samedi, deux hommes viennent à notre rencontre présentés par Jésus :
Un Pharisien : « Se tenait debout et priait en lui-même. »
Un Publicain : « Se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine. »
Deux attitudes qui en disent long, qui nous rejoignent sans doute. Méfions-nous de notre sens de l’observation et plus encore de notre sens critique : ces deux hommes, nous les voyons en d’autres Peut-être pas en nous…
Ne gardons qu’un geste, celui du publicain, peut-être parce qu’il nous est moins fréquent voire totalement étranger, peut-être même insupportable :
Il se frappait la poitrine en disant : » Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ! »
Se frapper la poitrine : geste accompagné d’une parole qui lui donne sens, qui fait sens, pour le publicain d’abord, pour Dieu qui voit le fond des cœurs, et pour les autres hommes qui voient sans bien comprendre. Et nous, aujourd’hui ?
Le publicain ne se regarde pas, il est à distance du Saint des Saints, il se sait pécheur, indigne par lui-même d’approcher Dieu, le Seul Saint. Il se frappe la poitrine par aveu et regret de ce qu’il est. Il ne regarde personne et ne cherche pas à se faire voir. Il est, il est là dans ce face à face, à distance, mais dans ce face à face vrai, qui justifie et qui libère.
Tout le secret de la vie chrétienne, du salut est là dans ce geste : se frapper la poitrine en reconnaissant la distance entre la miséricorde infinie de Dieu et notre misère. La confiance du publicain se déploie et élargit son cœur : « Montre-toi favorable ! »
Ce geste et cette parole peuvent nous faire basculer dans la vie divine, tout simplement mais tout entier ! Pourquoi ? Parce qu’ils inversent en nous toutes puissances de vie !
Manquons-nous réellement de temps pour ce geste et murmurer cette parole ? Alors courons avec tous les chrétiens, le marathon de la foi.