Ni, Ni ?

Jésus envoie ses « hommes » en mission et voilà les consignes : « Ni, ni.. ! » Il faut reconnaître qu’elles ne sont guère au goût du jour, ni dans leur formulation, ni dans leurs contenus … ni, ni !!! Alors qu’entendre ?

Ecoutons bien :
« Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n’ayez pas chacun une tunique de rechange. Quand vous serez reçus dans une maison, restez-y ; c’est de là que vous repartirez. Et si les gens ne vous accueillent pas, sortez de la ville et secouez la poussière de vos pieds : ce sera un témoignage contre eux.

C’est sans doute bien vertigineux cet envoi. Oui vertige ! Vertige plus que proposé, imposé par le Maître qui ouvre le chemin. Oui, vertige, vertige d’être. Vertige d’être envoyé par l’Envoyé, la Parole faite chair.

Vertige d’être qui ne compte que sur la Parole et qui fonce dans la nuit du monde, des hommes sur la Parole entendue, sur la Parole reçue en terre accueillante, disponible, ouverte.
Vertige d’être qui plonge ses racines dans l’Être, Dieu amour, qui annonce la Bonne Nouvelle et qui guérit. Vertige d’être par participation dans l’Esprit. Vertige de Souffle vivant en murmure de passion./mission

Vertige non choisi mais donné, par l’envoi en mission. Vertige reçu par la Parole qui accompagne et fait miracles ; Dieu amour qui témoigne de ce qui a du poids par la poussière des chemins, par les poussières des sandales.

Vertige du « ni, ni, ni « , vertige de l’absolu exigé : rien, au regard des moyens nécessaires, de plus en plus techniques et sophistiqués. Rien que l’amour pour seul bagage. Rien que l’envoi pour seule boussole. Rien que le pain, l’eau et l’huile pour la lampe. Rien que le Souffle de la brise pour seul présence.
Alors ?
Rien avant la Parole d’envoi, rien à la place de Dieu amour qui saisit et comble en traversant la vie, en demeurant dans la maison hospitalière ! Jésus vit-il d’illusion et nous prend-il au sérieux ? A nous de répondre en ce jour…

« Ni, ni » pour la route,
Misons sur la Parole : en route, à la maison,
en voyage, en repos : Dieu passe… et nous embauche !