Nouveau focus ?
Retour à la lecture continue de saint Jean, et aujourd’hui focus sur les pieds des disciples et sur les mains de Jésus, par ce retour au soir du Jeudi Saint.
La lecture de l’évangile saint Jean donne une impression de tourner en rond, et un vrai vertige.
Si nous nous laissons traverser par la Parole, elle dessine une spirale qui creuse notre être. Pourquoi ? Comment ? La Parole agit, et nous anime de la source qui ne peut jaillir sous les tonnes de gravats qui la recouvrent. Besoin de dégager le puits…
Ce matin, un mot rebondit ; le Mystère s’opacifie pour devenir soudain étincelle d’espérance et de joie.
« Après avoir lavé les pieds de ses disciples, Jésus parla ainsi : » Amen, amen, je vous le dis : le serviteur n’est pas plus grand que son maître, le messager n’est pas plus grand que celui qui l’envoie. »
Que vient de faire le maître ? Il a pris la place du serviteur, il s’est mis à genoux, pour préparer les pieds de ses disciples pour une longue marche : la traversée de la vie. Depuis un mois, où sommes-nous ? Comment sont nos pieds et nos mains, nos genoux ?
Celui qui envoie sait où il envoie, il connaît le chemin, c’est lui qui passe le premier, premier en Chemin, le Chemin !
Il invite tous les hommes à marcher comme lui, avec lui, derrière lui : voilà tous les chrétiens invités à se mettre en marche, au pas du service, de l’amour inconditionnel, de la fraternité. Voilà l’Eglise en chemin, en tablier de service, servante, désarmée, désarmante. Ne nous trompons pas de vêtement, choisissons bien le tablier du Maître, sa mesure s’adapte à chacun !
A nous de discerner, si nous sommes sur la bonne route, bien chaussés, mettant nos pas derrière ceux du Maître… Interrogeons, demandons conseils… et discernons… pour faire ce pas en pèlerins de l’espérance.
Et si nous nous trompons de chemin, de maître, de pas, rien n’empêche que nous bifurquions pour retrouver le Serviteur de l’amour, la Passeur de la Vie, le Bon Berger toujours en quête des brebis égarées. Qui regardons-nous ? Qui peut aussi nous regarder ?
Au loin, Quelqu’un fait signe, sur le rivage, un peu de pain, de poisson qui grille et une parole : m’aimes-tu ?
Sur la route, Quelqu’un fait signe, « de quoi parlez-vous ?«
Autour de la table, Quelqu’un s’invite : « Paix à vous !«
Quelqu’un déchire littéralement l’espace de notre vie quotidienne pour lui donner souffle, tendresse et épaisseur, à une condition : nous accueillir tous sauvés, aimés, envoyés… l
Pas plus grand que Jésus
de la crèche, en chemin,
à la Croix, au Jardin de Pâques
avec nous et en nous pour la Vie !