Nouvelle guérison !
Jésus continue sa mission d’Envoyé du Père par des rencontres qui se multiplient et parlent d’elles-mêmes. Il va et vient et les récits portent la marque de cette itinérance.
Ce paralysé de la piscine de Bethzatha nous apparaît bien chanceux. Jésus le voit et interroge, c’est lui qui s’arrête. Il semble voir cet homme pour la première fois, alors qu’il est là depuis 38 ans… Ailleurs d’un regard arrêté… Un court dialogue, et une réponse sans mot du paralysé : le voilà debout à l’injonction de Jésus :
« Lève- toi, prends ton brancard et marche ! »
Oui, une guérison qui laisse perplexe comme toutes ces guérisons qui surprennent alors qu’on en attendrait tant d’autres qui ne viennent pas.
Comment accueillir de telles paroles qui déchirent, accueillir sans aller trop vite au sens spirituel comme pour se rassurer que Dieu est là, qu’il n’est pas impuissant ? Où nous situons-nous ?
Jésus passe son chemin, disent les Évangiles, en faisant le bien : il fait parler les muets, entendre les sourds, marcher les boiteux. La Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Et tous saisissent qu’il accomplit les signes messianiques. Tous ? Pas vraiment, il faudra la lumière de Pâques et de Pentecôte pour que l’on fasse mémoire. Alors ces signes qui le voit ? Qui les garde ?
Mémoire qui met debout. Tout s’articule dans le récit autour d’un mot qui disparaît comme la paralysie ! « Lève-toi ! »
Mot ou plutôt cri de la Résurrection ! Tout se joue dans la reconnaissance du Vivant qui agit. Sur le moment, personne ne l’a compris, mais le paralysé a cru. Il répond à la Parole vivante par son corps rendu capable de se mettre debout. Signe d’un Ailleurs remonté des enfers.
Alors, aujourd’hui ? Comment cet « aussitôt » clame « » lève-toi ! «
Une réponse ouverte par le psaume 114 qui murmure « j’aime le Seigneur, il entend le cri de ma prière, il incline vers moi son oreille . »
Parce que notre volonté de guérir fait violence à la Vie, il nous est bon d’accueillir ce « va et vient constant » d’une parole à l’autre qui fait se lever et aller de l’avant. Mystère d’une Parole agissante, autrement que par des mots… Ailleurs de résurrection à la porte de nos vies.
Nous lever, le brancard du doute sous le bras…
Le brancard de l’espérance pascale à brandir ensemble !