Ô Emmanuel !

Avant veille de Noël : déjà une naissance, les premiers cris du précurseur font accélérer le temps.

« Son nom est Jean ! » Immédiatement, après le silence et le secret, la stupeur, le questionnement, le nom donné n’appartient plus à personne, et l’enfant entre dans la vie. Cet enfant, plus qu’un autre ? Allons savoir ! « Son nom est Jean ! » en échos un autre nom répond déjà : Emmanuel !

Emmanuel, Dieu avec nous !

Dieu caché, oui,
mais parfois vu, touché, entendu, senti…
au secret d’une rencontre, d’un paysage, d’un événement.

Dieu avec nous ! Dieu discret, oui,
mais parfois agissant comme un feu, comme un brasier, comme un volcan…
au secret d’un mot, d’un sourire, d’un geste.

Dieu avec nous ! Dieu silence, oui,
mais parfois consolant, réconfortant, appelant…
au secret d’une parole, d’un désert, d’un cri, d’une révolte.

Dieu avec nous ! Dieu absent, oui,
mais parfois plus présent à nous-mêmes que nous-mêmes,
au secret d’une larme, d’un encouragement, d’une action de grâce.

Dieu avec nous ! Emmanuel ! Espérance et salut des Nations !
Viens, viens nous sauver !

A la criée,
à l’écho : « son nom est Jean »,
allons au devant de Lui !

Avec Irénée de Lyon, un instant d’émerveillement supplémentaire :
Oui, « dans sa miséricorde », Dieu « nous a visités, Soleil levant venu d’en haut ; il a brillé pour ceux qui étaient assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort, et il a dirigé nos pas sur le chemin de la paix » (Lc 1,78-79). C’est en ces termes que Zacharie, délivré du mutisme qu’il s’était attiré par son incrédulité et rempli d’un Esprit nouveau, bénissait Dieu d’une manière nouvelle. Car tout était dorénavant nouveau, du fait que le Verbe, par un processus nouveau, venait d’accomplir le dessein de sa venue dans la chair, afin que l’homme, qui s’en était allé hors de Dieu, soit réintégré par lui dans l’amitié de Dieu. Et c’est pourquoi cet homme apprenait à honorer Dieu d’une manière nouvelle (…).