O merveilleux échange !
Oui, merveilleux échange car mystère de l’amour… Merveilleux échange au sens le plus noble et radical… Dieu vient revêtir notre condition d’homme pour nous revêtir de sa condition divine…
Ta Parole, Seigneur tout-puissant, vers nous s’élance des hauteurs, Alléluia ! Alléluia !
Cette première antienne de Noël que nous avons chantée, hier soir, a donné le ton pour nous faire entrer dans la danse de Noël qui nous oblige à lever les yeux vers les Anges qui annoncent la Bonne Nouvelle… car la terre retentit de cris et de larmes qui font douter.
La parole de Dieu, son Verbe, le Fils s’élance vers nous depuis les hauteurs, les hauteurs de l’amour, les hauteurs des cieux invisibles. Aujourd’hui, la Parole de Dieu saisit notre humanité. Nous le croyons. Comment en vivre ?
Entendons, comprenons avec nos oreilles, toutes nos oreilles : celles du cœur, du corps, de l’âme, de la mémoire. Soyons attentifs pour que la Parole qui s’élance touche nos surdités et les mettent à vibrer. Que tout en nous soit oreille !
Car oui, nos oreilles sont les premières invitées à la fête du jour. Et quelle fête… dans la nuit, depuis la nuit des temps…
Un élancement divin vers notre humanité blessée, perdue, oui perdue et qu’il vient sauver. Dieu vient, Dieu est là, Dieu demeure avec nous. Où sommes-nous, ce matin ?
Réjouis-toi, Fille de Sion, pousse des cris de joie, fille de Jérusalem, Alléluia !
Qui est invitée à la réjouissance, à cette allégresse sans mesure ?
La fille de Sion ! Il nous faut oser la traduction, l’interprétation… nous tous sommes la fille de Sion, l’humanité sauvée, ramassée de parterre, l’humanité arrachée aux ténèbres de la mort, l’humanité tirée, hissée à hauteur du visage d’un enfant. Osons cet acte de foi qui traverse l’épaisseur de nos doutes, de nos douleurs.
Là, et là seulement frémissent les entrailles qui désirent la vie, les nôtres en cet instant de renaissance pour tous, y compris les plus perdus, ceux qui se perdent.
Autour de la crèche, des simples, des pauvres, des gens venus de partout qui cherchent et qui attendent une lumière : elle est là, simple et cachée dans un enfant qui dort…
La lumière vient du dedans, de ses yeux clos, de sa respiration discrète, de ses petites mains fermées pour mieux tenir les franges de notre humanité encore en résistance… Dieu prend condition d’homme.
Le Fils éternel de Dieu est là !
En consentant au dessein d’amour du Père,
toi, Emmanuel,
tu as partagé la fragilité et la faiblesse humaines,
sois la force, la joie, l’espérance
des petits que nous sommes tous !
O merveilleux échange, Mystère de le l’Amour !