Oui ou non ?
Les docteurs de la Loi, et les pharisiens ne cessent de tendre des pièges à Jésus pour trouver un motif de le faire condamner. Cette fois, Jésus prend l’initiative d’une question à partir de la situation qu’il voit et d’un malade qu’il rencontre. Quelques détails suffisent pour planter le décor de ce qui ressemble bien à une contre-attaque :
« Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient.
« Est-il permis oui ou non de faire une guérison, le jour du sabbat ? » demande-t-il à la vue d’un homme atteint d’hydropisie.
Grande question, déjà rencontrée que celle du sabbat : ce jour de Dieu, ce jour pour Dieu aux nombreux interdits pour respecter, honorer, célébrer Dieu.
Jésus, Fils de Dieu ne vient pas ôter un seul iota de la Loi, a-t-il déjà enseigné,. Il vient accomplir la Loi d’amour. Il vient l’enseigner, la déposer au cœur du cœur de l’homme, Loi d’amour pour coeur de chair.
Alors, la vie des fils de Dieu, la vie de chaque créature de Dieu fait voler en éclat la table de pierre, la pierre du coeur cimenté de prescriptions. Le Souffle de vie passe, brisures de pierre, souffle de chair par une question, une seule question qui fait taire les plus durs. « Ils gardèrent le silence.«
Premier déplacement salutaire qui provoque la guérison : « Tenant alors le malade, Jésus le guérit et le laissa aller. » . Alors une deuxième question vient comme souligner, amplifier le geste : : « si l’un de vous a un fils ou un bœuf qui tombe dans un puits ne va-t-il pas l’en retirer, même le jour du sabbat ?«
Deuxième silence plus lourd encore : « Et ils furent incapables de trouver une réponse. » Deuxième déplacement profond, plus troublant et essentiel.
Plus personne ne sait, car tous ont un fils, à l’évidence, sans doute un bœuf, et chacun, à part soi, doit bien se voir courir le sauver ! Silence qui laisse aller, silence qui laisse le cœur s’ouvrir à la vie, silence qui laisse la liberté de fils venir au jour…
Où est notre cœur aujourd’hui ? Où le silence de cette parole le laisse-t-il aller ?
Notre cœur ne va-t-il pas plus vite que nos pensées quand il n’est pas esclave, enchaîné, figé par ce qui peut le rassurer faussement comme ce « est-il permis? » transformé si souvent en « il est défendu » ? Pourquoi si souvent chercher dans le défendu d’une Loi la source d’une toute puissance ? Déplacement existentiel sur le chemin de l’amour vrai.
Jésus enseigne, voit et guérit car il aime. Son message chamboule tout : le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat. L’amour du prochain en actes respecte, honore, célèbre Dieu, 24/24, 7j/7 ! Alors comment revenir à l’essentiel, ce respect de la vie en tout homme, en nous, créés à l’image et la ressemblance de Dieu ?
Car oui, un défendu existe bien : « tu ne tueras pas ! »
Permis oui ou non ?
Laissons aller notre cœur sur le chemin de la vie :
Aimés et sauvés : courons à perdre haleine,
le Souffle sera donné sans compter !
