Paix comme un fleuve ?

Heureux ! Premier mot du psaume 1 qui ouvre le recueil des 150 psaumes. Ouverture comme appel au bonheur, ouverture comme appel à la sagesse, ouverture comme appel à choisir la bonne voie. Aujourd’hui, en ce temps d’Avent, quelle ouverture ?

« Heureux qui se plait dans la loi du Seigneur. » Ce psaume composé exprès comme porche du psautier chante les louanges de la Loi du Seigneur, et promet le bonheur à qui la suit. Le chemin du bonheur porte fruit comme l’arbre planté près du fleuve contrairement à qui ne la suit pas, « paille emporté par le vent. »

Des images très concrètes, parlantes, même pour nous aujourd’hui, un arbre planté près d’un ruisseau qu porte beaucoup de fruits en opposition à la paille balayée par le vent, sans oublier le chemin du méchant qui se perd... on ne sait où, mais il se perd.

Ainsi, le comportement du juste est placé sous le signe d’une béatitude : « Heureux est l’homme »; la sagesse annonce tout simplement la joie à qui s’abandonne à la volonté de Dieu. Cette pratique est tout bonnement efficace. Fait remarquable, à bien pointer pour en vivre : la béatitude ne naît pas de l’accomplissement d’un précepte de morale, mais elle nait de la relation d’amour qui s’établit entre Dieu et l’âme fidèle.

« Heureux est l’homme.. qui se plaît dans la loi du Seigneur et la murmure jour et nuit. » La béatitude est un don de Dieu, ce don n’est autre que la joie. Belle nouvelle pour ce jour qui éclaire la prophétie d’Isaïe et donne sens à ce chemin vers Noël : « Je suis le Seigneur ton Dieu, je te donne un enseignement utile, je te guide sur le chemin où tu marches. Si seulement tu avais prêté attention à mes commandements, ta paix serait comme un fleuve, ta justice, comme les flots de la mer. »

Arrêtons-nous à ce verset 1 du psaume 1 pour en goûter toute la saveur et en tirer le vin nouveau de la promesse de joie. Reste à ne pas simplement boire avidement car l’ivresse pourrait faire perdre le chemin. Le don du bonheur s’accueille et se recueille, s’offre et se partage, jour et nuit par le murmure qui coule comme un fleuve de paix.

Laissons-nous emporter par le fleuve de paix,
« Le Seigneur connaît le chemin des justes. »
car oui, fleuve et chemin conduisent les pas de l’homme,
au bonheur de la sagesse de Dieu reconnue juste !