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Pas sept !

La vie de la communauté des disciples de Jésus n’a pas dû avoir que des jours simples ! Les questions qui fusent au détour de telle ou telle page d’évangile témoignent de l’âpreté d’une vie fraternelle serrée. Ne nous décourageons pas en chemin, mais regardons et écoutons bien !

Pierre et ses questions nous enseignent ! Une fois encore, il a l’audace de son humanité. Il nous rend bien service : Un trait de la fraternité !
« Seigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? »

Mais Jésus le déplace promptement, presque durement :
« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »

Déjà sept fois paraissait énorme à Pierre, un véritable exploit. Jésus répond du sans mesure, sans mesure humaine. C’est sans doute là, la clé de la fraternité : elle est à mesure divine, à la mesure du cœur de Dieu, qui seul peut pardonner l’impardonnable. Lui seul peut venir vivre ce pardon impardonnable en nous et par nous. Mesure qui dépasse toute imagination : pardonner à l’infini et du fond du cœur !

Semé comme fruit unique de la Croix par son Esprit, le pardon se donne et se reçoit, donné 77 fois sept fois, il est reçu 77 fois sept fois !

Les mots de Jésus ne révèlent que le seuil du mystère, le seuil de la foi, le seuil du chemin escarpé qui fait passer de l’audace humaine à la semence divine. Ses mots « sept fois au soixante-dix fois sept fois, » déchirent notre finitude humaine pour nous donner accès à l’Incréé qui est Dieu.

La Croix victorieuse déchire l’étroitesse de notre cœur pour le rendre brisé, élargi, libre ! La fraternité a ce prix !

Prêts pour ce chemin, de haute altitude, en cordée à la Croix du Vivant ?

L’itinéraire est balisé, Jésus l’indique pas à pas, reprenons l’évangile :
- la prise de conscience de notre dette, manque d’amour, offense reconnue humblement et avec douceur,
- la demande du pardon de nos manquements, de nos péchés,
- La patience et le courage exercés jusque dans l’adversité,
- L’acquisition de la douceur et de la charité, envers ceux qui nous ont fait du tort,
- le déracinement radical de la colère,
- le don du bien incomparable.
- la colère comme source de forces pour pardonner.

Mystère d’un retournement réel : en Jésus les forces de la colère peuvent devenir forces vivifiantes, nécessaires pour pardonner.

L’impardonnable, Seul Jésus ressuscité passé par la mort
le pardonne et en fait puits de Vie imprenable !
Un pas vers le puits, aujourd’hui,
la fraternité prend visage !!!